Hier, je lui ai écrit un mail, que je n'ai envoyé que ce matin, je voulais la laisser tranquille, à sa peine, à sa douleur et à ses souvenir de son copain décédé.
A l'heure qu'il est, j'ignore si elle m'a lu, mais je sais qu'elle ne m'a pas bloqué de Whatsapp ni de Facebook (bien que je l'ai enlevée de mes contacts, savoir ce qu'elle vit en ce moment étant trop douloureux pour moi pour encore quelques temps).
Voici ce que je lui ai écrit:
27.02.2015
Ça va me manquer de ne plus le dire, j’aime bien ton prénom,
et tu es la seule F. que je connaisse en fait.
Je voulais t’écrire, car ce matin, ce n’était pas forcément
le meilleur des moments pour te parler face à face : la fatigue, les
pleurs de la veille, la date.
Je voulais te remercier pour ces presque deux mois. J’ai eu
beaucoup de plaisir à te connaître, et j’espère sincèrement que nous pourrons être amies par la suite, car je
te considérais comme telle avant que nous n’allions plus loin. Je sais faire la
part des choses, et je sais couper complètement les sentiments que j’ai pu
avoir pour quelqu’un. Je désire vraiment encore faire partie de ta vie,
j’aimais nos échanges de mails, on pouvait parler de tout, et c’était super.
J’ai apprécié de vivre ces moments avec toi, les bons comme
les mauvais. Comme tu m’as dit hier, on a tendance à oublier le positif et à ne
pas en parler. Je sais que j’ai été exécrable cette semaine avec toi, et ma
jalousie n’excuse pas du tout mon comportement. Je sais aussi que j’ai été trop
présente, que je ne t’ai pas laissé ton espace et que je n’ai pas écouté tes
besoins. Je t’ai étouffée, et je t’ai probablement fait peur en m’attachant à
toi si rapidement. Je dois dire que je ne m’y attendais pas, j’ai oublié de me
protéger et le résultat, c’est que tu es blessée et moi aussi. Je n’ai pas su
voir que souvent, tu acceptais de me voir pour me faire plaisir, sans prendre
en compte que ça ne te faisait pas forcément plaisir à toi, mais que tu ne
voulais pas que je sois triste. Tu aurais dû t’écouter et me dire non, jamais
je ne t’en aurais voulu que tu ne veuilles pas que je vienne, je ne suis pas
ainsi tu sais (ou non, tu ne le sais pas). Je n’ai pas su trouver le juste
milieu afin que tu ne te sentes ni étouffée ni oubliée. Et comme je te l’ai dit
hier, j’avais l’intention de te demander de devenir ma copine, mais en
établissant des « règles ». Je serais moins venue, si ce n’est de
temps en temps le week-end, je t’aurais envoyé moins de messages, je t’aurais
laissée travailler (bien qu’il ne me semble pas t’en avoir empêché lorsque
j’étais là, mais je peux me tromper) et alors, on aurait été super contente de
se voir après des jours de séparation et de silence. Je me rends compte aussi
que tu as dépensé de l’énergie pour moi, même si je ne te le demandais pas, lors de mes rares
épisodes de phobie sociale. Peut-être que si tu avais su comment je fonctionne
lors de ces moments-là, tu ne te serais pas inquiétée, tu n’aurais pas joué les
psys (alors que je ne te l’avais pas demandé non plus), et il n’y aurait pas eu
de problème, seulement, nous n’en avions jamais parlé auparavant. Et oui, il
est vrai que je cherchais aussi de la tendresse vers toi, alors qu’au début, je
m’étais dit que je n’allais pas le faire. Mes sentiments grandissants n’ont pas aidé. Je me rends compte aussi que
je demandais une explication sur tout, et que je voulais toujours être
rassurée, je ne suis pas ainsi d’habitude, et malgré que j’ai confiance en toi, je pense que
c’est une conséquence du fait que nous n’avions pas un statut de couple. Une
chose que tu ignores cependant, c’est à quel point notre relation m’a été
bénéfique. D’être amoureuse de toi a fait disparaître en partie certaines de
mes phobies : les transports publics et le fait de dormir ailleurs. Alors
oui, la première nuit, j’ai été pire qu’un mec, et j’en suis tellement désolée,
je n’aurais pas dû partir au milieu de la nuit et je m’en veux terriblement
encore aujourd’hui. Mais toutes les autres fois, j’avais juste hâte de te
retrouver, du coup, rien à faire des trains, rien à faire que je n’étais pas
chez moi pour dormir. Je pouvais te voir, passer du temps avec toi, et c’est ce
qui comptait. Et ça m’a aidé. Tu ne le sais pas, tu n’as rien fait pour, mais merci.
Je me rends compte aussi que j’ai manqué d’honnêteté avec
toi, je ne t’ai pas dit tout de suite que je tombais amoureuse de toi, j’ai
parlé à A. derrière ton dos, je n’en suis pas fière, et je ne peux
malheureusement pas remonter le temps pour réparer cela.
Merci de t’être montrée à moi dans presque tous tes états,
les gentils, doux, câlins parfois, comme les fois où tu as été chiante (tu dis
méchante, mais moi, je ne t’ai jamais trouvée méchante), distante, malade.
De ne plus m’endormir avec toi dans mes bras, de ne plus me
réveiller avec toi dans mes bras, ça va me manquer, je t’aime vraiment. Et quand je dis ça, je le pense, et j’aime
tout ce que tu m’as montré de ta personne. Une princesse humaine…
J’ai été un peu perdue par tes mots, tes comportements qui
ne collaient pas toujours avec ces derniers, je me suis accrochée à de minces
espoirs, et j’aurais mieux fait de vivre les choses au jour le jour, surtout
que je commençais à te connaître et j’ai pu voir à quel point tu es perdue. Tu m’as dit de très belles choses, notamment
la dernière « […] c’est toi que je veux dans ma vie ». Je l’ai cru,
je sais que c’était sincère quand tu l’as dit, seulement voilà, d’autres
évènements te sont revenus en mémoire,
et mon comportement de cette semaine a achevé de me saboter. J’ai adoré tes
fleurs, ça m’a énormément touchée mais je n’ai pas su te le montrer, ma
jalousie gâchant tout. Elles sont toujours là, je les ai arrosées, et elles
sont toujours belles. Pour la bouteille de vin, je vais la garder, peut-être
qu’un jour, on pourra la boire ensemble, en mangeant des lasagnes maison. Merci pour le pendentif, ça m’a tellement
fait plaisir, j’en aurais pleuré, j’ai dû me retenir. Il restera à mon cou très
longtemps.
Ne regrette pas d’avoir mis cette annonce, elle m’a permis
de te rencontrer, et c’était une belle rencontre, tu resteras un beau souvenir
pour moi, et j’espère sincèrement que malgré mes fautes, je serai aussi un bon
souvenir pour toi. Et si un jour, dans quelques mois, tu te rends compte que je
n’étais pas si horrible que ça, que j’en vaux peut-être la peine, n’hésite pas
à revenir, je t’accueillerai les bras ouverts. Moi je pense que tu en vaux la
peine, tu es une femme exceptionnelle, même si tu penses que je ne suis pas
objective, pourtant, j’aimerais tellement que tu te vois de la façon dont je te
vois, et je t’attendrais des mois, sans hésitation, même si il n’y a aucune
certitude, même si tu me dis, dans six mois, un an, que tu ne veux pas plus que
mon amitié, car tu as mon amitié, et ma loyauté, n’en doute pas. Si tu te rends
compte que c’est juste mon amitié que tu
veux, ça me va aussi très bien, et s’il y a quoi que ce soit, positif, négatif,
une image, un son, écris-moi, même si c’est dans quelques jours(en ayant un
humour similaire au mien, je sais qu’il y aura plein de fois où je me dirai
« dommage que F. ne voit/n’entende pas ça, ça la ferait rire, ça lui
plairait). Tu seras bien reçue, toujours. Je n’ai aucune colère, aucune
rancune. Je suis juste un peu triste, mais ça passera. J’espère vraiment, du
fond du cœur, que tu arriveras à prendre ce temps pour toi, qu’il te sera
bénéfique, qu’il en sortira quelque chose. Tu me dis qu’il me faut du temps
loin de toi, non, je n’en ai pas besoin. C’est toi qui a besoin de temps loin
de moi, moi je sais basculer du amantes à amies.
Tu vas me manquer, Kiwi, je t’aurais aimée avec tellement de
passion, de respect, j’aurais fait en sorte que chaque jour, tu te rendes
compte que tu es aimée, j’aurais pas décroché la lune, mais on aurait fait
plein de petites choses qui auraient rendu tout ça géant, je t’aurais emmenée
où tu veux, je t’aurais suivie où tu veux, je t’aurais encouragée dans tout ce
que tu aurais entrepris, j’aurais été là si jamais tu tombais, je t’aurais
défendue, tu aurais vu l’amour que je te porte à chaque vois que tu aurais
regardé mes yeux, je suis persuadée
qu’on aurait fait un beau couple, avec ses hauts, ses bas, oui, mais on aurait
été solide, on aurait pu construire quelque chose de beau, on aurait pu être
heureuse à deux. Merci de m’avoir fait découvrir un peu de ton monde, je ne
connaissais pas le théâtre, ni les matches d’impro et j’ai adoré. Si un jour,
tu as envie que quelqu’un t’accompagne à un de ces matches, je viens plus que
volontiers (et je rentrerai chez moi après, ne t’inquiète pas). Je te remercie
de m’avoir présentée à tes amis, je te remercie d’avoir dit à d’autres que
j’étais ta copine, j’aurais été très fière de l’être vraiment et j’aurais été encore
plus fière de te présenter comme telle à mon entourage. Merci d’avoir été
parfois jalouse, merci de ton affection, de ta tendresse, de ce regard que tu
avais quand tu posais les yeux sur moi. Je regrette deux choses tout de
même : nous n’avons pas assez fait l’amour (quelle idée nous avions de
nous coucher à des 3 heures du matin aussi), et je regrette que nous ne l’ayons
pas fait une dernière fois. Tant pis, c’est ainsi.
Fais des câlins à S. et V. de ma part, souvent,
elles vont me manquer, dis-leur que je les aime, et que je ne les oublierai
jamais, comme jamais je ne t’oublierai. Si un jour tu me reparles, envoie-moi
de temps en temps des photos d’elles, ou des messages vocaux de S. qui
ronronne.
Je t’embrasse, tendrement, je t’aime(l’amitié remplacera
rapidement le sentiment amoureux, n’aie crainte), de tout mon cœur, et j’espère
que ton cœur ne m’oubliera pas trop vite.
PS pourrais-je venir te voir jouer, en mai ? J’en ai
vraiment envie. C’est loin tout ça, je le sais bien. Tu me le diras en temps
voulu.
PS bis Si tu veux te rendre à la fête du 14 mars, avec moi ou
pas, peu importe, vas-y, tu ne dois pas t’en empêcher par peur de me croiser.
Nous sommes adultes, et nous ne sommes pas en guerre.
PS bis bis Je suis tellement désolée de m’être attachée si
vite, de t’avoir fait peur, de t’avoir étouffée