dimanche 27 septembre 2015

Les plaisirs solitaires (interdit aux moins de 18 ans et aux prudes)

J’ai découvert la masturbation vers l’âge de 9 ans, je pense. Certains diront que c’est tôt, d’autre non. J’ignore s’il existe une norme quant à l’âge convenable. J’ai toujours été une fille éveillée et avide d’apprendre. Je n’ai pas souvenir que ma mère nous ait parlé de cette pratique. Elle nous a bien sûr parlé de la sexualité en général, mais pas de la masturbation.

Je ne me souviens pas comment ça a commencé, comme pour la plupart, je pense. Si enfant puis ado, je m’adonnais avec plaisir à la masturbation, je n’y ai recours que pour des raisons « pratiques », depuis plusieurs années : manque de sexe ou insomnie.

Enfant et ado, j’avais une imagination débordante, et ne me lassais pas de découvrir mon propre corps, d’essayer plein de choses pour analyser comment je réagissais à tel ou tel stimulus. Cette exploration de moi s’est atténuée avec les années, probablement parce que je me connais bien et que la masturbation pour moi est un moyen d’arriver très rapidement à l’orgasme.

Bien sûr, il est arrivé qu’avec quelques-unes de mes exs, nous l’incluions dans notre vie sexuelle, car il faut être honnête, c’est foutrement bandant (oui, je suis vulgaire ce soir, mais j’avais envie).
Donc, depuis quelques années, mes séances de plaisir solitaires sont très courtes et vont à l’essentiel. Je n’utilise pas d’objet, je n’utilise pas mes doigts. Mais comment fait-elle, vous demanderez-vous ! Hé bien, depuis bien des années maintenant, mon duvet est mon donneur d’orgasme. Il suffit que je me positionne de la bonne manière, que je me frotte contre lui avec la bonne intensité, et je suis vite à l’apogée, avant de m’endormir, appaisée.

Ce soir, j’ai pris le temps, ce soir, j’ai utilisé des accessoires. Pourquoi ? Parce que ce soir, j’avais envie de me faire plaisir, je n’avais pas envie que ce soit juste utilitaire. J’y ai pensé cet après-midi, ma libido est terriblement descendue ces 2-3 dernières semaines, et pour moi, c’est une première, le sexe étant une importante part de ma vie. Et quelque chose m’a frappée. Le dernier orgasme de la mort, celui qui vous laisse pantelante, celui qui vous empêche de bouger, celui où même un effleurement sur la cuisse vous fait crier, celui qui vous laisse déshydratée, et bien, je n’en ai plus eu depuis Ca. Elle et moi étions super compatible sexuellement. Et c’était souvent l’extase avec elle.
Evidemment, depuis que nous nous sommes séparées en octobre 2009, j’ai eu des amantes, et j’ai eu de très bons orgasmes, mais jamais plus d’une telle intensité, même si elle a été frôlée parfois. Le manque de pratique de mon amante, ou mon état d’esprit, ou mes sentiments pour elle, ou son manque d’écoute de mon corps, ou sa course à la performance, ou mon manque de confiance en mon amante ont fait que je ne suis plus jamais arrivée à cette explosion qui vous fait tourner la tête.
Ce soir, j’ai décidé que j’utiliserai un gode et petit vibro. Ce soir, j’ai eu envie de me réapproprier mon corps, plus que je ne l’avais déjà fait depuis février (je dois laisser ça à Fl, grâce à elle je dors maintenant nue, et me réconcilie peu à peu avec mon corps, merci à elle).

Je me suis couchée, je me suis caressée le corps, réappris ce qui me faisait réagir, puis, une fois suffisamment humide, j’ai poussé le gode à l’entrée de mon vagin, qui s’est ouvert naturellement comme s’il accueillait un compagnon perdu de vue depuis trop longtemps. J’ai enclenché mon vibro sur une petite vitesse et l’ai posé contre mon clitoris, qui a frémi, plus habitué à ce genre de sensation. Les mouvements de va et vient de mon gode additionnés à la vibration que j’augmentais m’ont fait décoller. Et j’ai trouvé ça tellement bon, et ça m’avait manqué.


Ce soir, j’ai pris mon temps, je me suis occupée de moi comme je me suis occupée d’autres filles ces six dernières années, comme j’aurais voulu que certaines s’occupent de moi ces six dernières années. Et ce soir, je me sens bien, comme je ne me suis pas sentie bien depuis longtemps. Et je pense que ça n’a rien à voir avec ma séance de plaisir solitaire, je pense que ça a déclenché en moi un genre de déclic qui me dit que je dois nettement plus écouter mes désirs et agir selon eux. 

lundi 14 septembre 2015

Pensée de fin de week-end

Il y a des fois, tu passes un super week-end, tu vois des amis, tu es fière de certaines décisions que tu as prises durant ces deux jours, décisions que tu n’aurais pas prises il y a quelques mois. Tu as osé t’affirmer, tu as passé du temps à travailler pour ton avenir, tu as fait des recherches, tu as fait preuve de motivation car tu veux t’en sortir. Tu as certes appris quelque chose qui t’a fait foutrement mal, mais tu as géré, car finalement, ce n’est pas tes sentiments qui ont en pris un coup, mais ton ego, car tu te rends compte, à la lumière des derniers événements que tu n’es plus amoureuse, que tu ne peux plus l’être, car ça t’épuise, et que c'était une utopie. Mais tu gardes la tête haute, parce qu’en fait, elle n’en vaut plus la peine, et tu ne veux pas lui laisser cette victoire. Evidemment, c’est ta fierté qui parle. Alors oui, dans le passé, tu as mal réagis, tu as déçu par ton comportement, mais tu es curieuse quand même de savoir si d’autres n’auraient pas eu les mêmes réactions que toi. On te reproche beaucoup de choses, et on oublie les bons moments passés ensemble. C’est dommage, mais si elle a décidé de se souvenir que de ça, tu n’y peux rien. Un jour peut-être, elle se rendra compte que tu étais là pour elle, quand elle en avait besoin, que vous avez souvent rigolé, que vous avez passé de supers soirées, que vous avez passé des moments tendres, des moment plein d'émotions. Oui, elle n’a jamais rien demandé, excepté une fois. En femme forte et indépendante, elle met parfois un peu trop de fierté dans le fait de ne pas demander d’aide, mais c’est sa personnalité, et il faut parfois voir plus loin que ses mots.

Un jour, elle te pose une question, et pour une fois, comme souvent elle te l’a demandé, tu lui réponds franchement. Sans rien édulcorer, comme elle le fait avec toi, et c’est con, mais elle n’apprécie pas ta réponse, ça la fâche, ça la vexe, ça la met en colère, mais tu l’ignores, car elle ne te répondra rien si ce n’est un bonne nuit. Ah ben oui, la franchise, ça fait mal parfois. Oui, pour toi, elle a fait partie de la catégorie des femmes « qui ne savent pas ce qu’elles veulent » et « qui sont encore amoureuses de leur ex ». Il est évident que tu as aussi tes torts, mais quand on te dit depuis le début « je ne suis pas amoureuse de toi », et qu’ensuite, tu apprends qu’elle aime encore en tout cas une de ses ex, au bout d’un moment, tu arrêtes d’essayer, même si tu n’arrives pas à te détacher. Tu continues de lui faire l’amour, car tu as envie d’elle, tu continues de la désirer, mais tu es frustrée, car elle ne te touche pas, ou que très rarement. Elle te prend dans ses bras après son orgasme, et tu aimes ce moment de tendresse, mais tu voudrais plus que ça, et tu sais que tu ne l’auras jamais, alors tu te résignes, tu la prends dans tes bras, et tu t’endors ainsi, et ça te suffit.


Le week-end arrive gentiment à sa fin, tu t’apprêtes à aller dormir, mais comme tous les soirs, tu as tes rituels, tu fais un tour sur tes jeux, et un dernier tour sur Facebook avant d’éteindre et de te laisser aller dans les bras de Morphée. Et tu te rends compte que tu as fait une grave erreur, car sur ces putains de réseaux sociaux, tu  tombes parfois sur des phrases, des statuts que tu ne voulais pas voir, mais c’est trop tard, et tu as cette énorme boule au ventre, tu sens la colère monter. Cette colère que tu censures, que tu enfermes en toi, depuis Ma, car depuis elle, tu n’as plus jamais osé te laisser aller, et à force de te censurer, tu en es devenue chiante, ennuyeuse. Mais ce soir, tu as envie de gueuler, tu as envie de taper dans des trucs, mais rien chez toi ne fait l’affaire. Alors tu ravales cette colère, et tu ravales aussi ce sentiment de fierté que tu as eu pendant presque deux jours, tout ça à cause d’un stupide statut. Alors tu te déconnectes, tu l’enlèves de tes amis, et tu commences à oublier. Un jour tu partiras, et ce jour, tu revivras enfin.