mardi 17 mai 2016

Copine potentielle?

Il y a quelques temps, j'ai fait la connaissance d'une jeune femme, par le biais d'une annonce. 

Ses écrits me plaisaient, son vocabulaire, sa maturité, ses références cinématographiques, ses analyses de textes, sa façon de voir la vie, le fait qu'elle soit gameuse. Beaucoup de choses m'ont attirées chez elle. 

Je me suis méprise sur son âge, j'ai été impressionnée de découvrir qu'elle avait 12 ans de moins que moi, pour autant, ça ne m'a pas effrayée.

Nous avons fini par nous rencontrer, et la première fois, nous avons passé plus de douze heures ensemble. Contrairement à ce que vous pouvez peut-être croire, rien ne s'est passé, nous avions simplement rendez-vous à 8h30, un samedi matin.

Nous avons passé une excellente journée, avons beaucoup ri, avons beaucoup partagé. Elle m'a fait part d'une expérience traumatisante qu'elle a vécue il y a deux ans et qui l'a laissée avec une peur du contact physique. 

Lorsqu'elle m'a raconté ce qu'il lui était arrivé, mes larmes ont coulé sans que je puisse rien y faire, et je lui ai promis que je ferai très attention, car étant tactile de nature, mes gestes viennent naturellement.

Aujourd'hui, cependant, je me sens mal. 

Nous avions rendez-vous en fin de matinée, je devais la rejoindre à son travail. J'ai passé un très mauvais trajet (entre mal des transports et crise d'angoisse). Et elle a été tellement choue, s'est tellement inquiétée pour moi qu'au lieu de me déposer à une gare, elle a préféré me ramener chez moi, où nous avons passé le reste de l'après-midi.

Je l'ai sentie en confiance, au début, et j'étais tellement reconnaissante que je n'ai pensé à ses difficultés de contact que bien après. Résultat, j'ai été particulièrement tactile avec elle, et quand elle est partie, en voyant son malaise, j'ai percuté.

Je me suis immédiatement excusée, elle m'a répondu qu'elle n'était pas en sucre, et qu'on se verra quand même vendredi. Je me sens pourtant coupable.

Pour le moment, elle ne veut que mon amitié, mais je sais qu'elle se sent bien en ma compagnie. Je n'ai pas envie de la brusquer, et si rien ne se passe entre nous, j'aurai quand même gagné une super amie. 

Je crois que je préfère presque les choses ainsi, de m'emporter et m'attacher trop vite, comme je le fais presque toutes les fois, ne m'a valu que des claques dans la gueule au final.

On verra ce que tout ça donnera, on se voit ce week-end puis le week-end prochain. En un mois et demi, elle m'a vue plus souvent qu'elle ne voit ses amis car elle me dit qu'elle se sent à l'aise avec moi. J'en suis très flattée, et j'espère de tout coeur que je ne vais pas la décevoir.

lundi 2 mai 2016

T'es émé quoi?????

Emétophobe. Je m’en suis rendue compte en 1998 et n’ai pu mettre un nom dessus que des années plus tard, autour de 2001, grâce à internet et aux forums en ligne.
Avant ça, je pensais être la seule assez débile pour avoir une peur panique de vomir.
Evidemment, comme tout le monde, voir (ou entendre) quelqu’un vomir me dégoûte et me soulève l’estomac, mais chez moi, ça va plus loin. Les rares fois où j’ai été malade, toute la phase avant, j’ai été en totale panique, à transpirer, à avoir mon cœur qui bat plus vite, à préférer mourir que vomir. Alors oui, comme toute phobie, c’est totalement irrationnel, surtout quand on pense que je ne vomis presque jamais, et que c'est un mécanisme naturel de notre corps qui nous empêche de nous empoisoner. Peut-être que mon corps le sait, et qu’il fait en sorte que se soit mes intestins qui se rebellent et non pas mon estomac.

La dernière fois que j’ai vomi, c’était en décembre 2003. Je vivais avec Ma à ce moment-là, j’avais été patraque toute la journée mais je suis quand même partie au boulot. Et là, travailler en cuisine alors qu’on a des nausées, c’est vraiment pas le top. J’ai résisté du mieux que j’ai pu, puis je me suis précipitée aux toilettes pour littéralement vider mes intestins. A peine avais-je tiré l’eau que je me suis mise à avoir des hauts le cœur. J’ai cru que je mourais sur place, d’autant plus que je n’étais pas chez moi mais sur mon lieu de travail. J’ai pu finalement me retenir, ma patronne m’a conduit chez moi, et arrivée chez moi, j’ai couru à la salle de bain, suppliant Ma d’appeler ma famille (sûre que j’étais que j’allais mourir et qu’il fallait absolument que je leur parle), elle a appelé tout le monde, en vain, alors que je pleurais dans la salle de bain, à genoux devant les toilettes. Finalement, c’est sorti, je suis bouché les oreilles, j’ai fermé les yeux, Ma était derrière moi, malgré mes supplications qu’elle me laisse seule, elle a pris soin de moi, elle a tiré la chasse d’eau à chaque fois.

Après ça, je me suis sentie bien, soulagée, plus du tout patraque. Quelques jours tard, Ma a été malade à son tour. Elle m’appelait depuis la salle de bain et moi, je m’étais enfermée dans notre chambre, parlant très fort et me bouchant les oreilles.

Sur internet, j’ai vu que beaucoup de personnes souffrent de cette peur, il semblerait qu’elle soit très répandue : http://bit.ly/1SGuXpa et  http://bit.ly/1SV6Ou2

Contrairement à beaucoup de ces personnes soufrant de cette phobie, je ne fais pas attention à ce que je mange, probablement parce que vu ma formation, je connais suffisamment les aliments pour savoir s'ils sont encore consommables ou non, en revanche, je ne vais plus sur les manèges alors que j’adorait ça, je n’ai plus osé prendre l’avion, les transports en commun sont pour moi un énorme problème, même si ça va un peu mieux qu’il y a quelques années, je supporte très mal la voiture si ce n'est pas moi qui conduits (et encore, il y a parfois où je ne suis pas bien même si je suis conductrice). Le soucis, c’est que lorsque j’ai des nausées, je fais des crises de panique, et ces crises de panique me filent la nausée, un charmant cercle vicieux.

Comme pour toutes les phobies, je sais que c’est l’exposition qui m’en guérira. J’avoue ne pas être pour, ma peur étant trop forte. Cependant, en début d’année passée, lors d’une soirée avec une fille, chez elle, j’ai abordé un sujet qui l’a touchée et elle est du genre à somatiser. Elle m’a soudain dit qu’elle avait envie de vomir. Normalement, je me serais enfuie, mais me sentant terriblement coupable, je suis restée, je l’ai même entendue, et j’ai pris soin d’elle ensuite. Comme première exposition, je m’en suis pas si mal sortie.

Et comme pour toutes les phobies, c'est souvent mal compris, commenté, moqué. Combien de fois ai-je entendu que c'était stupide, que c'était quelque chose de naturel, que je n'allais pas en mourir, que j'exagérais? Oui, je sais tout ça, mais la peur irrationnelle prend le dessus et je ne peux plus rien faire de sensé.