mardi 4 août 2015

Qui ne dit mot consent? Non!

La nuit dernière, je me suis retournée dans mon lit durant plus de deux heures. Je n'arrivais pas à dormir. Je réfléchissais trop. 

Je pensais à ce que j'aurais pu dire et faire samedi soir. Ce que j'aurais dû dire et faire. A-t-elle raison? Aurais-je dû encore plus la défendre puisque c'est mon ex amante et mon amie, que j'ai encore des sentiments pour elle?

Avec le recul, et dès notre arrivée chez elle, j'avais de superbes phrases à dire à ces gars: "Non, en fait, c'est moi que tu as voulu baiser, mais tu n'es pas arrivé à bander et tu avais une toute petite bite". Histoire de l'humilier devant ses potes. Et si j'y avait pensé sur le coup, que se serait-il passé? Ses potes auraient-ils rigolé de lui et nous auraient-ils lâché la grappe? En seraient-ils venus plus violents, tant verbalement que physiquement?

Je dois dire que j'ai déjà eu défendu mes amies contre ce genre de harcèlement de rue, mais c'est la première fois que j'entendais de tels propos. Jusque là, je n'avais entendu que des "hey, viens boire un verre", "hey ma jolie, viens on va danser". Certes, tout aussi pénibles et inappropriés, mais d'une violence verbale tout autre.

Je ne me cherche pas d'excuse, je n'en ai pas. J'ignore pourquoi je n'ai pas réagis. J'étais malade, émétophobe, je luttais contre les nausées, mais ce n'est pas une excuse. Tiens, j'aurais pu lui vomir sur les pieds... Non, ce n'est pas drôle. Je n'ai pas réagi, j'ai déçu une amie qui n'a pas compris mon comportement, qui s'est sentie encore plus en danger parce que je n'ai rien fait. Je n'ai aucune excuse. D'autant plus que quand ça m'arrive lors de mes soirées à bosser dans des bars, je sais exactement quoi dire pour que le mec se la ferme. 

Cependant, mon silence et mon manque de réaction lors de cet évènement ne signifie absolument pas que je cautionne le comportement de ces trois connards.

3 commentaires:

  1. C'est vrai, le fait de ne pas faire d'esclandre ne veut pas dire que tu cautionnes leur attitude. D'ailleurs il n'y a pas qu'une seule réaction possible. Il faut juger des circonstances et choisir l'option la moins pire.

    Je ne pense pas qu'on ait la clé et le contrôle de son comportement dans les situations inhabituelles. On s'en tient aux réactions réflexes, de base. On pense à sa survie. Tout n'est pas réfléchi et peaufiné comme on le souhaiterait.

    Cesse de te torturer, tu ne changeras plus le déroulement des événements.

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  2. Je ne crois pas qu'on puisse être à tout moment sur le front, prête ou prêt à la bataille.
    La part de bêtise et de monstruosité que cet homme a dévoilé sous l'effet hyper valorisant de l'excès d'alcool n'est pas de ton fait, ce que ton amie attend de toi n'est pas de ton fait, les dégueulasseries qu'elle subit et qui s'accumulent ne sont pas de ton fait, sa déception non plus.
    Alors oui, certains jours, a posteriori, on se dit qu'on aurait voulu agir différemment, on est pas super satisfaite ou satisfait de nos actes ou de leur absence mais voilà, on a fait du mieux qu'on pouvait dans des circonstances particulières, un état d'esprit donné. Et puis sincèrement, n'est-ce pas courageux de ne pas ajouter de violence à la violence? Qu'aurait apporté un conflit avec de la viande saoule?
    Tous les hommes ne sont pas de tristes connards et j'en connais qui ont des femmes une haute opinion qui a même permis à mon propre regard d'évoluer malgré mes valises un peu lourdes dans ce domaine.
    J'adhère complètement au titre de ton message : non, ça ne veut pas dire que tu adhères. Je me trompe peut-être mais ce que je ressens c'est que tu t'es sentie totalement démunie et c'est déjà bien assez lourd à porter.

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    1. Merci pour ton message, j'ignore pourquoi je ne le vois que maintenant.

      Il me met du baume au coeur.

      Comme toi, je crois et sais que tous les hommes ne sont pas comme ça, heureusement.

      Ce soir là, je n'étais pas en forme, je n'ai pas réussi à défendre mon ex amante, mon amie, et elle est encore en colère contre moi pour cette soirée.

      Je n'ai pas su réagir, mais peut-être était-ce mieux, afin de ne pas ajouter d'huile sur le feu.

      Nous ne le saurons jamais, j'ai beaucoup de culpabilité, même si je sais que je ne suis pas responsable de ce qu'ils ont fait et dit, que je ne suis pas responsable de la façon dont elle a pris ce harcèlement de rue et mon inaction.

      Merci. Et belle soirée à toi.

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