mardi 29 décembre 2015

Crise de foie et greffe d'estomac

Les fêtes sont terminées, et moi, je vais jeûner pendant onze mois...

Pour vous donnez un aperçu des repas de Noël dans une famille recomposée:

Samedi 19: foie gras, toast/salade de doucette et oeufs de caille/rumsteack de boeuf, gratin dauphinois, salade/roulade à la framboise. 

Dimanche 20: tartare de boeuf/filets de lapin au poivre à l'orange, quinoa, confit d'oignons/parfait glacé moka.


Mercredi 23: st-jaques, émulsion au vin blanc/bouillon carottes et truite fumée/filet mignon de porc, frites/crème mandarine aux cantucci.


Vendredi 25: jambon roulé sauce aux échalotes, courgette et brunoise de légumes/crème brûlée.
Dimanche 27: terrine de saumon/filet d'agneau farci aux herbes, riz sauvage, flower sprout/nougat glacé.


C'est décidé, en 2016, je me fais greffer un estomac supplémentaire.

jeudi 24 décembre 2015

Joyeux Noël

Je profite de ce moment de calme pour vous souhaiter un joyeux Noël, que vous le fêtiez ou pas, vous allez quand même probablement passer un moment en famille, entre amis, bref, avec des gens que vous aimez (et qui vous aiment, si tout va bien).

J'espère que cette année a été bonne pour vous, que vous avez pu vous relever des coups durs, vous réjouir de vos réussites.

Mon année ne s'est pas déroulée comme je l'espérais mais l'un dans l'autre, je ne peux pas me plaindre, il y a bien plus malheureux que moi, j'ai quand même vécus de beaux moment, des expériences fortes, fait de belles rencontres, vu de chouettes concerts, etc. et j'ai de beaux projets pour 2016.

vendredi 18 décembre 2015

#DejaEntendu

Hier soir, en me baladant sur Twitter, j'ai croisé ce hashtag en lisant les posts de @LesbHumaines et je me suis dit "pourquoi ne pas faire un petit post avec le même sujet?". Donc me voilà. 

Tout ce qui sera écrit ci-dessous sont des phrases qu'on m'a dites depuis que je suis assez âgée pour avoir des souvenirs, ces phrases datent de 30 ans comme d'hier, elles ont été prononcées par de parfaits inconnus, par des connaissances, par des collègues, par des amis, par des membres de ma famille. Ces phrases touchent à ma couleur, à ma sexualité, à mon genre, au fait que je sois plus masculine que féminine, au fait que je sois adoptée, bref, le moindre truc qui dérange/qui est différent. Ces phrases sont évidemment offensantes, blessantes, piochent dans les stéréotypes et les personnes qui les ont prononcées sont très mal informées ou/et très connes ou/et très méchantes. J'ai répondu certaines fois, j'ai été trop choquée d'autres fois pour essayer de trouver les mots.

-"Tu parles bien français pour une sauvage"

-"Comment tu peux être sûre d'être lesbienne avant même d'avoir couché avec une fille?"

-"Tous les noirs sont des menteurs, des voleurs, des tueurs et des violeurs."

-"Ouais mais toi, c'est pas pareil, t'es presque Suisse."

-"Comment tu peux dire qu'un mec est beau? T'es pas une vraie lesbienne."

-"Qui fait l'homme dans votre couple?"

-"Tu devrais te maquiller, tu ferais plus fille."

-"Mais tu te maquilles? C'est pas pour les lesbiennes, le maquillage."

-"Tu ne portes pas de soutien-gorge j'imagine."

-"Tu portes des caleçons d'homme?"

-"Retourne d'où tu viens, retourne en Afrique."

-"Il n'y a que des bougnoules qui bossent là."

-"T'es vierge alors?"

-"Est-ce que tu ne sors qu'avec des comme toi?"

-"Ainsi, je pourrai dire que j'ai touché une négresse."

-"Je te trouve belle mais seulement quand tu te maquilles."

-"Je vais prier pour toi, pour te remettre dans le droit chemin."

-"Tu emploies des godes?"

-"C'est qu'avec les noirs qu'on a des problèmes."

-"Ne la mords pas, tu risques de t'empoisonner avec cette sale arabe." (phrase adressée au chien qui me sautait dessus...)

-"T'es une marmite à caca, c'est pour ça que tu as été abandonnée".

-"Tes parents ont du mérite de t'élever alors que tu n'es pas leur fille."

-"Tu dois être reconnaissante que quelqu'un t'ai achetée."

-"Pourquoi tu as choisi d'aimer les filles?"

-"Tu n'es pas encore tomber sur le vrai mec qui saura bien te baiser."

-"Tu veux pas faire un truc à 3, ma copine est vachement belle."

-"Je pourrais regarder?"

-"Tu devrais mettre quelque chose de plus moulant, qu'on voit tes seins."

-"Toutes les noires sont des putes qui sont venues en Suisse pour se marier."

-"Tu t'es coupé les cheveux quand tu as su que tu étais lesbienne?"

-"Tu aimes Mylène Farmer parce que tu es goudou."

-"Tu mattes toutes les filles dans les vestiaires?"

-"J'en connaissais pas avant toi, mais en fait, tu es comme nous."

-"Mais qu'est-ce que je vais leur dire à ces gens-là?" (phrase d'une de mes exes quand je lui ai proposé d'aller visiter le Marais quand nous étions à Paris, longue histoire).

-"Vous mangez des trucs spéciaux pour gays?"


Il y en a sûrement encore plein d'autres, mais il se fait tard, et je trouve que c'est déjà pas mal de phrases.





Twitter

Juste un petit post pour vous dire que vous pouvez me suivre sur Twitter:

@femmenormvieord

Au plaisir de lire vos tweets!

lundi 14 décembre 2015

Une petite pause

Le mois de décembre étant la folie (pour tout le monde, je dirais), je n'aurai ni le temps ni l'énergie d'écrire régulièrement.

Entre faire les pâtisseries, la chasse aux cadeaux, essayer de trouver des idées de repas, survivre aux repas, tenter de ne pas tuer la moitié de ma famille, et dormir la moindre, je ne serai pas du tout motivée pour autre chose que des douches et de longues nuits de sommeil (ou de courtes nuits de sommeil et de longues grasses matinées).

Je vous souhaite donc à tous d'excellentes fêtes de fin d'année!

PS il n'est quand même pas impossible que dans un élan insoupçonné de motivation, j'écrive un ou deux posts.

mardi 8 décembre 2015

Foutage de gueule

Avant l'été, j'ai coupé les pont avec une connaissance qui avait insulté la dernière fille avec qui je suis "sortie". En plus de ce manque de respect, il y a eu d'autres faits au cours des ans qui m'ont amenée à prendre cette décision, notamment son besoin constant de mentir, de ne se rappeler des gens que quand elle est dans le besoin (elle me doit de l'argent depuis neuf mais je sais que je ne le reverrai jamais). Bref, une fille arriviste, menteuse (limite pathologique) et ma foi, un peu fouteuse de merde.

Or, il s'avère qu'il y a à peine dix minutes, je reçois un Whatsapp de sa part, un court texte me disant que beaucoup de choses avaient changé dans sa vie et qu'elle voulait savoir ce qu'il s'était passé. Je lui ai répondu avec le moins de mots possible, pour qu'elle sente bien que je n'avais pas du tout envie de reprendre contact avec elle. Elle a fait suffisamment de mal par ses mots, ses actions, à moi, à mon ex, et certainement à plein d'autres personnes.

Je suis presque sûre qu'elle m'a recontacter parce qu'elle a besoin de quelque chose.

dimanche 6 décembre 2015

Les clichés

Je m'entends bien avec ma belle-soeur, après tout, ça fait près de dix ans qu'elle est avec mon frère, et on a habité très près l'une de l'autre à une époque et on se voyait souvent pour des soirées bouffe et film.

Entre autres sujets, on parle des séries télés qu'on aime et qu'on recommande l'une à l'autre. Dernièrement, elle s'est mise à Orange is the new black, série que je regarde aussi.

Vendredi soir, je l'ai vue, on a papoté tranquillement et lorsqu'elle m'a donné son avis sur OITNB, elle me dit "c'est un peu trop lesbien à mon goût". Elle a ajouté que c'est peut-être parce que ça se déroule dans une prison pour femmes. Euh... Non, toutes les femmes qui se retrouvent en prison ne deviennent pas lesbiennes, et ne sont pas le jouet sexuel d'une femme en surpoids et très masculine.

Je n'ai rien répondu, étant à un souper de famille,et voulant éviter une dispute, mais franchement, si nous, homosexuel(le)s et bisexuel(le)s nous disions à chaque série et chaque film que c'est trop hétérosexuel, nous ne regarderions plus grand chose.

Evidemment qu'elle ne se sent pas concernée et qu'elle ne s'identifie pas aux personnages lesbiens de la série (bien qu'il n'y en ait pas tant que ça, ce n'est pas The L Word non plus).

Mais je me demande si elle a pensé aux personnes LGBTIQ du monde entier, qui ne peuvent pas s'identifier aux personnages des films et des séries actuelles, à part quelques rares exceptions. D'ailleurs, c'est ce mot, "exception", que je trouve dommage. Nous vivons dans un monde de diversité, c'est ce qui fait la richesse de l'être humain, à mon avis. Alors pourquoi les personnes différentes ne sont pas plus représentées? Et ça englobe également les minorités ethniques. A part Empire, je ne connais pas de séries au casting majoritairement black.

Il me semble qu'à une époque, les maisons de production américaines étaient tenues d'avoir un quota de minorités (un personnage noir, un latino, un gay, etc), malheureusement, trop souvent, ça partait dans les clichés: un noir gangster, un latino sans papier, un gay très efféminé, etc.). J'ignore si ce quota est toujours d'actualité.


samedi 5 décembre 2015

La bataille des billets

Il y a quelques jours, j'ai appris qu'Adele allait faire une tournée et qu'elle s'arrêtait à Zurich en mai 2016. Les billets ont été mis en vente hier matin à 10h00, à 10h25, le concert était sold out. 

Devant un tel succès, une deuxième date a été annoncée, les billets seront en vente lundi matin.

Internet facilite énormément le marché noir, malheureusement. A 9h45, j'étais sur la page du site, à presser F5 jusqu'à 10h25, sans parvenir à aller jusqu'au bout de la transaction car trop de monde sur le site. A 10h10, en jetant un oeil sur un célèbre site de vente aux enchères, il y avait déjà des annonces pour des  billets, pour des sommes exorbitantes.

Malgré le nombre de billet limité à 4 (pour cet évènement), il y a toujours des gens qui profitent, et c'est bien dommage. J'ai vu des billets pour Muse, sur ce même site d'enchère, qui frôlaient les 500 francs. C'est bien triste que des gens s'enrichissent aussi malhonnêtement et surtout, privent des fans de concert.

Lundi, je serai de nouveau au taquet, en espérant que cette fois, j'arriverai à me procurer un billet.

Bon, je me plains, mais je vais quand même voir Madonna dans une semaine :-p

mercredi 2 décembre 2015

Arnaque ou malentendu?

Aujourd'hui, j'ai reçu un mail, court, bref, qui me demandait si mon annonce de "relation sérieuse" était toujours d'actualité.

Je n'ai pas souvenir d'avoir employé ces mots dans mes deux dernières annonces, mais dans le doute, j'ai répondu, en demandant plus de détails.

Nouveau mail, il y a quelques instants, une jeune femme de 26 ans, qui se décrit physiquement et me dit habiter à Tunis.

J'hésite entre arnaque et malentendu. Je suis assez à pencher pour l'arnaque car comment peut-il y avoir un malentendu alors que mon annonce se trouve sur un site homosexuel de rencontres. 

Afin de savoir le fin mot de l'histoire, je lui ai renvoyé un message, m'étonnant de son intérêt pour la Suisse alors qu'elle habite la Tunisie. A la question "que recherches-tu?", je n'ai eu qu'un "une relation sérieuse". Rien de personnel, pas une très bonne orthographe. Je lui ai également demandé sur quel site elle vu mon annonce, mais je n'ai jamais eu de réponse...

Et ça me rappelle un incident qui est arrivé à une de mes connaissances, qui a correspondu pendant plusieurs semaines avec une femme qui disait vivre en Angleterre, qui avait un commerce d'art africain et qui un jour a dû partir pour Abidjan chercher une sculpture. Et là, elle a demandé à ma connaissance de lui envoyer de l'argent car elle se disait bloquée à l'aéroport, que ses cartes de crédit avaient été volées, qu'elle avait été arrêtée car elle ne savait pas que les sculptures en ivoire étaient illégales. Le problème, c'est que mon "amie" s'était déjà entichée de cette femme, elles s'écrivaient des dizaines de sms par jour, pendant plus d'un mois, elle voulait partir en Angleterre, pour faire une surprise à cette femme qu'elle aimait. Je dois dire que je n'ai pas été tendre avec elle, quand elle m'en a parlé, en larmes, lui mettant sous les yeux tous les indices qui prouvaient l'arnaque. Heureusement, elle ne lui a jamais envoyé d'argent, mais elle a quand même culpabilisé en pensant que tout ça était vrai, que cette femme était bien réelle, qu'elle l'aimait aussi et qu'elle avait réellement été arrêtée à l'aéroport. 

Je trouve ça incroyablement cruel de profiter de la solitude des gens, de leurs recherches de bonheur pour les arnaquer. En me baladant sur le net, afin de prouver à mon amie qu'elle s'était faite avoir, j'ai réalisé à quel point cette arnaque était courante (et fonctionnait parfois, malheureusement), et je trouve ça bien triste. 

mardi 1 décembre 2015

Envie de partager

Ce soir, pas de long texte, pas d'états d'âme, pas de coup de gueule, pas d'histoire à raconter mais juste l'envie de partager cette chanson de NaughtyBoy qui me touche vraiment beaucoup.

https://www.youtube.com/watch?v=eJSik6ejkr0

vendredi 27 novembre 2015

En manque d'inspiration

Cela fait déjà quelques jours que je ne suis pas revenue sur mon blog et que je n'ai rien écrit. Je pense que j'ai un petit manque d'inspiration, ou au contraire, trop de pensées en tête, tout s'entremêle, et je n'arrive pas à coucher les bons mots, les bonnes phrases.

Entre l'organisation des repas de Noël (oui, venir d'une famille recomposée implique au minimum quatre repas de noël, histoire de bien prendre quatre kilos en moins d'un mois), mes recherches de boulot et la situation avec mon ex qui ne me convient pas (c'est prévu que je lui en parle, mais pas avant fin janvier).

J'avais prévu d'écrire un texte sur les violences conjugales, puisqu'hier était la journée contre les violences faites aux femmes mais j'ai besoin, pour cela, d'être dans un état d'esprit serein.

Je crois que je devrais écrire plutôt en journée, à 1h00 du matin, je n'ai plus les idées très claires en raison de la fatigue.

lundi 16 novembre 2015

Pourquoi je n'ai pas arboré le drapeau français sur ma photo de profil

Titre un peu long, je vous l'accorde.

Depuis samedi, on voit fleurir le drapeau français sur les photos de profil Facebook, ainsi que le sigle peace and love, avec la tour Eiffel. Je n'ai pas cédé à cette "mode".

Il est évident que je suis de tout coeur avec le peuple français, que ces attaques sont barbares et que je les condamne. Cependant, où était la solidarité des pays occidentaux quand un attentat-suicide a eu lieu à Beyrouth quelques jours auparavant? Où est la solidarité des pays occidentaux pour le peuple syrien, qui vivent presque tous les jours ce que les parisiens ont vécus vendredi soir? En quoi Paris et la France méritent plus notre soutien et nos pensées que les pays du Moyen-Orient? 

Je suis attristée parce quel les gens ne réagissent seulement quand ces attentat sont à nos portes. Tout le monde (ou presque) s'en fout, mais là, c'est Paris, c'est à quelques heures de train de chez moi, c'est en Europe, c'est dans un pays dit civilisé. Alors les gens prennent peur, ils descendent dans la rue, scandent des slogans pour montrer à Daech qu'ils continuent de vivre. Et le monde occidental se pare alors du bleu blanc rouge français. Mais où étaient les couleurs des drapeaux des pays qui subissent chaque jour les horreurs de l'EI?

samedi 14 novembre 2015

Attentats de Paris

Ce matin, la confirmation est arrivée: les attaques ont été revendiquées par l'Etat Islamique. C'est effrayant, cette organisation minutieuse, que personne n'ait pu prévoir et déjouer ces attentats, dans un monde où pourtant presque tout est surveillé.

Aujourd'hui, après avoir fait un tour sur les réseaux sociaux, j'ai à nouveau vu un immense élan de solidarité comme après le 7 janvier, mais j'ai malheureusement également vu des dizaines et des dizaines de messages islamophobes et xénophobes.

A nouveau, des amalgames sont faits, à nouveau la haine contre tout un peuple qui n'est pas responsable des actes cruels et barbares de dissidents.

Fusillades de Paris

C'est en allumant mon portable que je vois, sur les réseaux sociaux, que Paris est victimes d'attaques, et que des dizaines de morts et de blessés sont à déplorer. Le Bataclan subit une prise d'otages, les frontières vont être fermées, il y a eu des explosions au Stade de France, le président Hollande a été évacué du stade où se tenait un match des Bleus contre la Mannschaft.

J'aimerais pouvoir en discuter sur Facebook et Twitter, malheureusement, les commentaires racistes et islamophobes fleurissent déjà. Plutôt que de m'énerver inutilement contre des gens peu informés et ma foi, très con, d'autant plus que pour le moment, aucune des fusillades n'a été revendiquées, nous ne savons même pas si elles sont liées.

Nous aurons des mises à jour durant la nuit, et nous en saurons un peu plus demain matin.

En attendant, je suis de tout coeur avec les habitant de Paris, ainsi que leurs proches, j'espère que chacun a pu se réfugier en sécurité. Courage à eux.

Quant aux auteurs de ces attaques, peu importe leur religion, leur ethnies, leur situations (j'ai pu lire des tweets haineux contre les migrants et les sans papiers), à ce stade là, ils ne sont plus humains.

Vous pouvez suivre ici le fil des évènements: http://bit.ly/1kv80rR

vendredi 13 novembre 2015

Etre envieuse des autres

Je crois que c'est un peu le ras-le-bol et la stupéfaction qui me font écrire cette note ce soir, car je ne suis pas quelqu'un d'envieux, en général. 

Bien sûr, comme tout le monde, je vais dire "wouah, quelle chance, ils partent aux Caraïbes" (ou autre destination), mais toujours avec ce côté d'être contente pour eux.

Cette fois, ce n'est pas le cas, et j'ai un peu honte.


Cet été, une jeune femme a répondu à une annonce que j'avais mise sur un site, annonce qui datait de décembre 2014. Dans son mail, elle me demandait si l'annonce était toujours d'actualité. Malgré le fait que je passais beaucoup de temps avec mon ex à ce moment-là, et que nous recouchions occasionnellement ensemble, je lui ai répondu que l'annonce était toujours d'actualité.

Nous avons échangé plusieurs mails, nous nous entendions plutôt bien, avions pas mal de points communs puis nous nous sommes rencontrées. Là, le courant a nettement moins bien passé, de mon côté en tout cas. Je n'avais rien à reprocher à cette fille, elle était sympa, mais elle ne me plaisait pas, et peut-être que j'avais des attentes plus grandes (sa façon de parler, de s'exprimer, ses mots, sa façon de se tenir, rien ne me plaisait).

Quand après une soirée chez moi, où elle a tenté un rapprochement, je lui ai fait comprendre que je n'étais pas intéressée, elle m'a envoyé quelques messages, se plaignant et se demandant pourquoi personne ne l'aimait. Je n'ai pas voulu entrer dans son jeu, je l'ai bloquée sur plusieurs réseaux sociaux, pour mon bien et pour le sien.

J'ai ensuite repris contact avec elle, après quelques jours, lui faisant comprendre que je n'avais rien contre elle, mais que je ne voulais lui offrir que mon amitié. J'en avais parlé à mon ex, qui m'a dit que c'était la deuxième fois que je brisais le coeur d'une fille à cause d'elle (elle faisait référence à une fille qui aurait voulu que je passe Paléo avec elle). J'ai évidemment nié, car je n'y croyais pas (ce qui me rappelle que mon ex a croisé cette fille, a su qui elle était et qu'elle a pensé "hey, c'est moi qui fait l'amour avec M. Ce petit triomphe, je ne l'ai jamais compris, puisque mon ex n'était pas amoureuse de moi, bref, parenthèse inutile terminée). Cette fille et moi, nous lisons beaucoup et aimons les jeux vidéos, c'était donc sympa d'échanger avec elle.

Elle s'est trouvé une copine. Je devrais être contente pour elle, et pour moi, car ainsi, plus de messages de plaintes. Mais je n'y arrive pas. Je suis en colère et je suis frustrée, parce que je ne suis pas moins jolie qu'elle, je ne suis pas moins intelligente, pas moins drôle, pas moins à l'écoute, etc. Evidemment, j'ai mes faiblesses, je ne suis pas infaillible, je ne suis qu'humaine. Comment se fait-il qu'elle trouve quelqu'un, alors qu'elle ne casse pas trois pattes à un canard (oui, c'est méchant et imbu de moi-même, mais une fois de temps en temps, j'ai le droit), et que moi, je sois encore célibataire? Je ne recherche pas absolument, je ne suis pas désespérée, j'ai juste l'âge, et surtout l'envie, de construire quelque chose de beau et de durable (avec ses hauts et ses bas, bien évidemment). Et je me dis que les dernières relations dans lesquelles j'ai beaucoup donné de moi, ça m'est revenu dans la gueule. Que dois-je faire alors? Jouer les dures, les insensibles, les pas très disponibles? Tout ça m'échappe, je dois dire. Et les fois où j'ai tout donné de moi, non seulement, ça m'a épuisée, mais en plus, ça n'a servi à rien.

jeudi 12 novembre 2015

Etre malade quand on vit seul

J'ai quitté le nid familial quand j'avais dix-neuf ans. C'est relativement tôt, quand je pense à mes connaissances et mes amis qui ont poursuivis leurs études et qui sont restés chez leurs parents pour des raisons évidentes.

J'ai beaucoup aimé avoir mon indépendance si tôt, mon propre appartement, mes propres règles.

Il y a cependant un moment où je déteste vivre seule: quand je suis malade.

Avoir une grippe, ou un refroidissement, c'est déjà pénible, mais c'est supportable, il faut juste trouver des astuces pour parvenir à respirer en buvant et en se lavant les dents. On se force à manger la moindre, histoire de donner des forces à son corps afin qu'il lutte contre le virus.

Mais là, j'ai été malade près de quatre jours consécutifs. Alors oui, ça paraît rien du tout et je donne l'impression de me plaindre pour pas grand chose. Seulement cette fois, c'était une gastro, et je suis émétophobe. Je n'arriverai pas à vous décrire l'angoisse que ça a été pendant ces jours, sauf si vous êtes également émétophobe.

J'étais tellement paniquée à l'idée de vomir, que j'ai passé près de 39 heures éveillée. J'ai installé un matelas au milieu du corridor, près de ma salle de bain, j'ai bougé les caisses des chats, afin d'installer deux couvertures sur le sol de ma salle de bain, lorsque les nausées devenaient plus fréquentes. Et tout ça pour rien, en fait, car je ne vomis jamais... Peut-être que mon corps sent que je souffre de cette phobie. 


Durant ces quatre jours, je n'ai réussi qu'à boire, je n'ai rien avalé. J'ai perdu trois kilos, je ne tenais pas très bien sur mes jambes. 

Et j'avoue que j'aurais adoré vivre avec quelqu'une, que je ne sois pas seule la nuit, qu'elle s'occupe de moi, que je n'aie pas à me lever péniblement, avec des vertiges, pour aller chercher un verre d'eau.

Oui, je me plains pour pas grand chose, car nous sommes des milliers dans le monde à vivre seuls, à devoir se débrouiller par nous-même. Mais j'avais envie, et besoin, de grogner un coup.


lundi 2 novembre 2015

Petite annonce choquante

Comme dit dans un précédent post, je ma balade parfois sur un site de rencontre homos.

Ce soir, je suis choquée par cette annonce, et encore plus choquée qu'elle n'ait pas été enlevée par les administrateurs du site. Et si c'est une blague, elle est de très mauvais goût. 

Vous en pensez quoi?


charest


Je suis une lesbienne et je cherche un couple lesbienne qui pourrait adopter une jeune fille que j’ai adopté il ya des années, elle a 16 ans , c’est fille tres gentille et respectueuse, admirable et tres intelligente . Pour plus d’informations veiller me contacter.Merci

le 23/10/15 à 19:20



Maltraitances gynécologiques

La semaine passée, j'ai eu l'occasion de participer à un groupe focus pour une étude sur les lesbiennes et les bisexuelles et leur rapport avec leur gynécologues.

Tenue au secret sur ce qu'il s'est dit durant cette discussion, je ne vous parlerai pas des histoires entendues ce soir-là, mais d'anecdotes glanées sur le web, ainsi qu'auprès de mes amies et de mes connaissances (ainsi que de ma propre expérience, évidemment).

Le passage chez le gynécologue est de loin le pire moment à passer, tout médecin confondu. Devoir s'installer sur cette table, mettre les pieds dans les étrier et montrer son intimité à un parfait inconnu à de quoi déstabiliser, et mettre mal à l'aise. Puis vient l'examen, l'insertion du spéculum, métallique, froid, et cette phrase irritante: "détendez-vous, Madame". Ouais, c'est ça, je me demande si tu serais détendu avec un instrument pareil au fond de toi. 

Pour ma part, j'ai un médecin homme, il est donc clair qu'il n'a aucune idée de l'effet que le spéculum peut avoir. Pourtant, il semblerait, d'après ce que j'ai entendu autour de moi et sur le web dernièrement, qu'une femme gynécologue n'est pas forcément plus tendre.

Un sexe ou l'autre, il faut avoir un peu de chance pour tomber sur un médecin doux, attentionné et qui nous écoute.

En ce qui me concerne, j'ai consulté pour la première fois assez tard. J'avais 27 ans, et avant ça, je ne voyais pas l'utilité d'y aller. Puis, ayant une vie sexuelle assez active, je me suis dit qu'il serait peut-être temps de prendre rendez-vous. Mon toubib n'est pas un mauvais bougre, par exemple, lors de l'examen, je ne suis jamais complètement nue, lors de la palpation des seins, je garde mon pantalon, puis il me fait remettre mon pull et enlever mon pantalon pour monter sur la table d'examen. Pour moi, c'est un point positif. 

Il y a eu quelques couacs, cependant. Lors de mon premier rendez-vous, à la question "êtes-vous sexuellement active?", je lui ai répondu que oui, mais uniquement avec des femmes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'il m'a dit "je suis honoré alors, je suis le premier homme". Je n'ai pas su réagir, tellement j'étais sous le choc. J'estime que ce n'est pas quelque chose qui se dit, même s'il le pense. D'autant plus que "mais qu'est-ce que tu en sais que tu es le premier homme, putain??". Et il ne l'était d'ailleurs pas.

Ensuite, chaque année, lors du traditionnel examen pour vérifier que tout aille bien, il me demande si je suis toujours lesbienne. Ah oui, ça n'a pas changé. Et chaque année, il veut absolument me faire prendre la pilule, soit disant pour mon confort personnel. Euh, navrée, mais je n'ai vraiment pas besoin de moyen de contraception.

En ce qui concerne mes amies, ou ce que j'ai lu à droite à gauche, quelque chose m'a frappé: la dureté des réponses de certains médecins aux questions qui leur sont posé.

J'ai dans mes amies une femme avec un léger surpoids. Il y a quelques années, elle essayait de tomber enceinte et son gynéco lui a clairement dit, et pas des plus tendrement que tant qu'elle serait aussi grosse, elle n'arriverait jamais à procréer. Je vous laisse imaginer l'état émotionnel de mon amie, d'autant plus que son poids n'était vraiment pas un problème, et que surtout, elle ne lui avait rien demandé quant à sa morphologie. Elle a changé de gynéco, trois mois après, elle tombait enceinte.

En ce qui concerne les lesbiennes et les bisexuelles, il y a un problème qui s'ajoute au manque de tact de certains de ces praticiens: le manque d'information sur la sexualité lesbienne. Personnellement, mon gynéco ne m'a jamais parlé des risques de transmissions de MST, alors que nous ne sommes pas à l'abri. Dans la même optique, certains partent du principe que puisque nous sommes lesbiennes, nous sommes vierges, ou nous n'avons pas de relations sexuelles. J'ignore encore si je dois rire ou pleurer d'un tel manque d'informations de leur part.

Il serait vraiment important que, lors de leur cursus, un module soit dédié à la sexualité lesbienne. Pour éviter le manque de tact, pour éviter de nous mettre encore plus mal à l'aise, pour éviter d'effrayer une gamine de 15 ans qui vient pour la première fois et qui ne sait pas trop comment dire qu'elle préfère les filles.

Il faudrait déjà commencer par changer cette phrase "avez-vous un copain" par "avez-vous un/e partenaire", ou autre chose qui montrerait que le médecin est ouvert et qu'on ne sera pas jugé.

Heureusement, en Suisse romande, il existe un site avec plein d'informations utiles pour les lesbiennes et les bisexuelles, notamment une liste des médecins gayfriendly.

En voici le lien, allez y jeter un oeil, que vous soyez homo ou hétéro: http://www.sante-plurielle.ch/

Je vous conseille aussi l'excellent roman Le Choeur des Femmes, de Winkler.

lundi 26 octobre 2015

Pas assez

Lors de beaucoup de mes relations qui n'ont pas dépassé les 3-4 mois, j'ai remarqué une chose récurrente: j'en fait beaucoup, j'en fais trop.

Je m'occupe le plus possible de ma moitié, je suis aux petits soins, j'essaie de me rendre le plus aimable possible (dans son sens premier, "digne d'être aimée"), je suis très attentive, je la couvre de petites attentions (dans la limite de mes moyens), je suis omniprésente au point que j'en deviens étouffante, alors que finalement, ça me manque de ne pas m'occuper de moi, de mes besoins. Mais je me dis que tant que je suis là, tant que je suis présente, elle pensera à moi, verra que je suis là pour elle, ou du moins, que j'essaie.

Passé le stade des 3-4 mois de relation, je m'occupe enfin de moi, je reprends peu à peu des moments juste pour moi. Et je sais que ma copine m'aime (ou du moins, a beaucoup de tendresse pour moi) et que nous nous engageons dans quelque chose de sérieux. D'ailleurs, avec Fa, Ma et Ca, je n'ai plus eu ce côté étouffant, une fois que nous nous voyions depuis plus de 3 mois. 

Pourquoi ce besoin d'en faire trop, d'essayer beaucoup trop? Parce que je ne suis pas assez.

Peu importe la raison parfaitement rationnelle pour laquelle je n'ai pas été voulue à ma naissance, je ne peux m'empêcher de me dire que je n'ai quand même pas été assez. 

Et malheureusement, bien que j'en sois bien consciente et que je lutte vraiment contre, que j'essaie de me poser des limites, je me dis encore que je ne suis pas assez, que la fille ne voudra pas de moi, et du coup, j'essaie trop, je l'étouffe, je suis omniprésente, et elle voit un côté de moi qui n'est pas vraiment moi. Je travaille beaucoup là-dessus en ce moment, et je suis fière de moi, car ça porte gentiment ses fruits.

Je suis bien consciente que j'ai pourri la vie de certaines de ces filles, par moment, alors qu'elles auraient voulu être seules, ou faire quelque chose de leur côté sans que je m'incruste. Et je suis tout à fait consciente de mes torts. Toutefois, je trouve dommage qu'aucune d'entre elles ne se soit jamais demandé pourquoi j'étais ainsi, on aurait alors pu parler, j'aurais été rassurée et elles auraient pu souffler.

lundi 19 octobre 2015

Le milieu est décidément trop petit

Je me balade assez souvent sur un site de rencontres homos. Il m'est arrivé de faire de chouettes rencontres, amicales ou plus que ça.

Pas vraiment absolument à la recherche d'une copine mais n'étant pas fermée non plus à l'idée, j'ai parcouru quelques annonces et répondu à deux d'entre elles.

Il y a une demi-heure, j'ai reçu une réponse de l'une d'elle, et il s'avère que c'est une personne que je "connais". Pas personnellement, mais de nom. Et surtout parce qu'une de mes exs ne lui dirait pas non, malgré l'inimitié qu'elle nourrit à son égard.

Quand à moi, je ressens une irrépressible envie de lui dire ses quatre vérités: en effet, en janvier de cette année, lors d'une soirée lesbienne, elle a attendu que je m'absente pour passer derrière la fille qui m'accompagnait (et que je considérait comme ma copine, à l'époque) et lui caresser le dos. Jalouse de nature, si j'avais été présente, je lui aurais grogné dessus, mais elle a été assez maligne pour attendre que je m'éloigne. Evidemment, ça ne m'a pas plus, la fille qui m'accompagnait a été assez choquée de ce genre de comportement (et moi aussi, d'ailleurs).

Finalement, malgré ce que certaines de mes amies hétéros peuvent me dire, les filles peuvent être, elles aussi, irrespectueuses et lourdes lors de soirées, et se permettent de draguer des filles qui sont clairement avec quelqu'un. C'est une des raisons pour lesquelles je ne vais plus dans ce genre de soirées, elles me font trop penser à un étal de boucherie.

Je dois encore réfléchir si je vais lui répondre ou pas.

Quand la religion se mêle des adoptions

Cette semaine, en me baladant sur les réseaux sociaux, je suis tombée sur une nouvelle affligeante. Je suis révoltée, indignée, en colère et triste à la fois.

L'article avait pour titre "L'ordre créé par Mère Teresa ferme ses services d'adoption pour empêcher les couples homosexuels d'adopter". Vous pouvez lire l'article ici: http://bit.ly/1ZOYSxX

Forcément, ça a attiré mon attention, en premier lieu car je viens d'un des orphelinats des Missionnaires de la Charité (l'ordre créé par Mère Teresa). En deuxième lieu parce que je suis pour que l'adoption soit ouverte aux couples de même sexe.

Je suis atterrée devant une telle fermeture d'esprit. Préférer refuser une famille à des milliers d'orphelins plutôt que des les laisser partir dans des familles homoparentales ou monoparentales (ha ben oui, même les hétéros en prennent pour leurs grades, s'ils sont célibataires). 

J'en ai discuté brièvement avec ma mère, qui m'a alors parlé des exigences déjà abracadabrantes il y a plus de trente ans. Lorsqu'ils ont rempli le dossier pour nos adoptions, dans le questionnaire, il était demandé si l'appartement était assez grand et si l'enfant aura bien sa propre chambre. J'avoue que ça m'a fait un peu rire, car quand nous sommes repartis là-bas il y a vingt ans, nous avons pu voir l’exiguïté des lieux et surtout, nous avons pu constater que chaque petit lit était occupé par deux ou trois bébés.

Beaucoup d'exigences qui m'ont l'air de n'avoir qu'un seul but: ne pas faciliter les démarches pour adopter. Et je trouve ça triste, car dans le monde, il y a des centaines de milliers de parents qui ne peuvent malheureusement concevoir, et il y a des centaines de milliers d'enfants qui pourraient avoir une famille. Mais quand les gouvernements et la religion s'en mêlent, le bien-être de l'enfant passe à la trappe. 

mercredi 14 octobre 2015

Une nuit agréable?

Alors que je m'apprête à me coucher, je me laisse aller à quelque nostalgie.

J'apprécie de vivre seule, j'ai mes habitudes, mes rituels, mon espace.

Et pourtant ce soir, j'apprécierais beaucoup de pouvoir m'endormir avec un être aimé, me blottir contre elle et caler ma respiration sur la sienne, la regarder dormir, la réveiller demain matin.

Je me souviens d'un voyage, en 2003, où ma compagne s'était endormie dès que le TGV avait démarré. Elle avait passé les cinq heures du trajet à dormir, sa tête posée sur mes genoux. Et ça ne m'avait pas gêné, je m'étais contenté de caresser sa tête et de la regarder amoureusement. Je crois que mes sentiments se voyaient dans mon regard, car la dame assise en diagonale de nous m'avait adressé un sourire bienveillant.

Je me souviens d'une autre compagne, qui me prenait dans ses bras pour s'endormir, me respirait le cou, et ne me lâchait pas de la nuit. J'appréciais cela, cette attention, ce moment de tendresse.

Ce soir, ça me manque, de ne pas être dans les bras de quelqu'un, de ne pas me blottir contre le corps chaud de la femme pour qui mon cœur vibrerait.

Peut-être, bientôt, ça se produira.

dimanche 11 octobre 2015

Coming out day, ou de l'importance de sortir du placard (pour moi en tout cas)

Aujourd'hui, c'est la journée internationale du coming out.

Un peu partout, les associations LGBT ont organisé des manifestations publiques, ou mis un mot sur leur page Facebook, Twitter et autre.

J'ai fait mon coming out auprès de mes amis en juillet 2000. Ils ont été adorables et m'ont dit que ça ne changeait rien, qu'ils m'aimaient. Mais finalement, j'étais la même personne qu'ils connaissaient depuis plus de dix ans.

J'ai fait mon coming out auprès de ma famille en février ou mars 2002. Pourquoi je l'ai fait? Par respect pour moi, par respect pour ma copine, parce que je ne voulais pas me cacher, parce que je n'avais absolument pas honte de ma sexualité.

Je sais que je suis lesbienne depuis toujours. J'avais 11 ans quand j'ai pu mettre un nom dessus, mais je me souviens de rêves "érotiques" qui incluaient des femmes bien avant ça.

J'ai accepté assez tôt ma sexualité, mais l'ambiance à la maison étant ce qu'elle était, je n'en ai pas parlé tout de suite. Et puis j'ai eu la chance de partir de chez mes parents relativement tôt (19 ans).

J'ai découvert internet et ses tchats. J'y ai fait la connaissance de ma première copine et après une semaine que nous étions ensemble, je lui ai dit que je voulais l'annoncer à mes parents. Elle a pas mal flippé. Notre différence d'âge l'effrayait, le qu'en dira-t-on (j'avais 21 ans et elle, 31 ans). Ma mère et bon beau-père ayant vingt ans de différence, ce n'est pas ça qui m'inquiétait. A vrai dire, rien ne m'inquiétait. Je ne voulais simplement pas parler de ma copine en disant "il". En plus, c'est le truc à se planter une fois. Je ne voulais pas mentir sur qui j'étais, je ne voulais pas me cacher, je n'avais pas honte, je savais que je n'étais pas malade, je savais que je n'étais pas la seule fille homo au monde.

Donc un vendredi à midi, alors que toute ma famille proche était à table, j'ai attendu que tout le monde ait terminé de dîner et j'ai dit que ça faisait une semaine que je sortais avec quelqu'un. Ma mère, assise à côté de moi, s'est tourné vers moi et m'a dit "et c'est une fille", ce à quoi j'ai répondu par l'affirmative. Elle a ajouté que ça ne faisait que confirmer ce dont elle se doutait depuis longtemps. Bah oui, 21 ans et jamais ramené de mec à la maison...

Ma famille proche l'a bien pris. Mes parents ont rencontré presque toutes les femmes qui ont compté dans ma vie. Elles ont été invitées pour les repas de famille, pour les noël, les anniversaires, au même titre que la copine de mon frère.

La famille élargie ne m'a jamais rien dit et il est arrivé qu'elle rencontre une de mes copines à l'occasion. Seul le père de ma mère n'a jamais accepté et a eu un comportement exécrable.

Mes parents m'ont dit un jour que ça n'avait jamais été une option de ne pas accepter car ça aurait signifié ne plus me voir. Ils n'ont pas tort.

Cependant, je dois dire que j'ai eu de la chance. Mes parents ont toujours été ouverts sur les questions de la sexualité. De plus, le compagnon de ma grand-mère avait cinq enfants de son précédent mariage et le plus jeune est gay, il a été invité plus d'une fois chez mes parents, avec son compagnon, lorsque j'étais enfant. Et par conséquence, l'homosexualité n'a jamais été vue comme une maladie ou quelque chose de honteux.

Mais je pense aussi à tous ceux qui n'osent rien dire, de peur du regard des gens, du regard de leur famille, de peur de la violence à leur encontre, de la haine, du rejet. Je pense aux enfants qui ont été emmenés aux cortèges de La Manif Pour Tous et autres mouvements du même genre, et qui n'oseront jamais parler à leurs parents si un jour ils se rendent compte qu'ils sont homos. Je pense aux adultes qui se sont mariés pour faire comme tout le monde et qui sont profondément malheureux. J'espère qu'un jour, tous ces gens auront le courage d'être qui ils sont.

vendredi 9 octobre 2015

Requête ridicule?

Je lui ai demandé si je pouvais revenir dans le voisinage Hay Day (un jeu sur natel et tablette), le mien n'étant pas très actif, elle m'a répondu qu'elle pensait que je devais m'en tenir à mes décisions (j'étais partie quelques jours plus tôt).

C'était un voisinage qu'elle avait créé cet été, pour qu'on puisse jouer en paix et dans la bonne humeur. Et elle avait choisi le nom, un mélange du nom des chats que nous avons (ainsi que de celui d'une de ses amies, également membre de ce voisinage).

Je pense que la vraie raison pour laquelle elle ne voulait pas mon retour, c'est que sa nouvelle copine fait partie de ce voisinage (du moins, je le suppose).

Alors plus tard dans la soirée, je lui ai demandé de retiré le nom de mon chat du nom du voisinage. Elle m'a dit que je devenais ridicule.

Peut-être que oui, à ses yeux. Oui, ce n'est qu'un jeu. Mais pour moi, ça signifiait quelque chose. Il s'avère qu'elle ne peut pas changer le nom (mais elle pourrait créer un nouveau voisinage et demander à ses amis de la suivre dans le nouveau).

Je n'ai pas trouvé ma requête plus ridicule que sa demande de ne plus l'appeler par le surnom que je lui donnais. Si je pars du même principe, à savoir de ne plus l'appeler par ce surnom car ça n'a plus de sens, c'est pareil pour l'utilisation du nom de mon chat.

Elle a eu sûrement eu des requêtes qui pouvaient paraître ridicules, extérieurement, mais qui étaient importantes pour elle, et par respect, ces requêtes ont été acceptées.

On a tous eu des requêtes qui peuvent paraître insensées, irrationnelles, mais qui nous importent vraiment, qui signifient quelque chose.

Vous trouverez peut-être ça bête, mais employer le nom de mon chat alors qu'elle désire que je sois hors de sa vie, je ne trouve pas ça compatible, et pas respectueux pour moi. 

mercredi 7 octobre 2015

Incertitude

J'ai encore deux heures et demi devant moi, et pourtant, je sens déjà une boule au ventre en y pensant.

Que vais-je lui dire, arriverai-je à ne pas être trop nerveuse, et donc, moins bavarde? Ne pas lui sortir de banalités mais ne pas être trop originale, et donc un peu niaise et débile. Et sourire, surtout, sourire. 

Essayer de regarder ses yeux magnifiques sans trop les fixer, pour ne pas qu'elle se sente mal à l'aise.

Il est évident qu'elle me plaît, mais arriverai-je à faire un geste vers elle, sans l'effaroucher?

Plus les heures avancent, plus je doute de mes capacités, de ma confiance en moi, du charme que parfois, je peux dégager. 

Surtout, ne pas en faire trop, attendre qu'elle vienne peu à peu vers moi.

Et si elle ne venait jamais? Encore des espoirs perdus, encore des désillusions.

mardi 6 octobre 2015

Jyoti Singh, "La fille de l'Inde"

Hier après-midi, j'ai enfin pris mon courage pour regarder un reportage diffusé la semaine passée sur la RTS1. 

C'est étrange comme je peux me sentir profondément suisse, mais ne pas réussir à me détacher de mes racines, comme l'a fait mon frère. Et du coup, il m'arrive de regarder des reportages sur l'Inde, qui m'horrifient la plupart du temps.

Le reportage retraçait le drame qui s'est produit à New-Delhi, en décembre 2012, dans un bus. Une jeune femme et son compagnon sont montés dans ce bus après être sorti d'un cinéma, l'homme a été violemment battu et la femme a été violée et laissée pour morte, par six hommes.

Malgré les soins apportés à cette jeune femme, elle est décédée des suites de ses blessures. 

Lors du reportage, nous avons eu droit à des détails qui n'avaient pas été révélés à l'époque (ou du moins, je n'en ai pas le souvenir). J'ai cru que j'allais être physiquement malade, devant tant de violence, tant d'horreur.

Des six hommes, l'un s'est suicidé dans sa cellule, un autre, mineur au moment des faits, n'a été condamné qu'à trois ans de prison ferme. Pour les quatre restants, la peine de mort comme sanction. Je suis contre cette pratique, peu importe l'horreur du crime perpétré.

Ce qui m'a le plus révoltée, ce sont les propos des intervenants: un des condamnés, la femme de l'homme qui s'est suicidé, deux des avocats de la défense.

Le condamné a rejeté la faute du viol sur la femme, car "une femme respectable ne se promène pas seule dehors à 21h00".

La veuve pleure la mort de son mari, ne croit pas à sa culpabilité et dit, le plus sérieusement possible, "que vais-je devenir sans lui? Une femme ne peut pas vivre sans mari, elle vit pour son mari. J'ai un fils, que puis-je faire? Je vais être obligée de l'étrangler." 

Cette femme vit dans un bidonville, est pauvre et a été élevée dans une société patriarcale qui craint les dieux et où la femme n'a le rôle que d'un objet.

Les six hommes sont issus d'une classe pauvre, mais ça ne justifie en rien leur acte.

L'un d'eux parle de l'incident. Non, ce n'est pas un incident, ils minimisent les faits. Ils ne comprennent pas pourquoi ils sont punis, pourquoi tant d'histoires alors que le viol est monnaie courante en Inde, avec les attaques à l'acide. Quoi qu'il arrive, c'est toujours la faute de la femme. Combien d'entre elles sont répudiée (si elles ont de la chance), battues, brûlées vives ou attaquées à l'acide parce qu'elles n'ont pas donné un fils mais une fille, parce qu'elles n'ont pas ramené assez de roupies au foyer, ou simplement parce qu'elles sont femmes?

Un des avocats de la défense a clamé, lors d'une interview télévisée, que si sa fille ou sa sœur était sortie avec un inconnu, ou avait eu des relations sexuelles avec un inconnu, il l'aurait tirée jusque chez lui, l'aurait aspergée d'essence et lui aurait mis le feu. Et il s'en tient encore à sa position aujourd'hui.

Un des condamnés donne son opinion sur le jugement: d'après lui, la peine de mort va seulement encourager le meurtre. Il s'explique: jusqu'à maintenant, les hommes violaient les femmes mais les laissaient partir ensuite, car elles ne diraient rien. Maintenant, pour éviter les ennuis, ils tueront leurs victimes.

Oui, les femmes violées ne portaient pas plainte, car qui les croiraient, elles ne sont que des femmes. Et puis, ça apporterait le déshonneur et la honte sur leurs familles, et nous avons vu dernièrement ce que ça pouvait entraîner (condamner deux jeunes filles à être violées car leur frère s'était enfui avec une femme mariée).

Seulement, pour ce drame, la presse internationale s'en est mêlée, le monde a été indigné, a crié à la justice. Les femmes indiennes sont descendues dans la rue, pour manifester pour plus d'égalité, pour le respect de la femme, pour encourager les victimes à porter plainte.

Ce genre d'histoires me touche profondément, je me sens coupable d'avoir échappé à tout ça, je ressens un genre de culpabilité du survivant. Et j'ai horreur de ce sentiment. Je n'ai pas à me sentir coupable, je n'ai pas à être reconnaissante, ni redevable. Je n'ai pas demandé à être ici, je suis évidemment bien consciente de la chance que j'ai, mais je refuse d'être redevable et reconnaissante (oui, parce qu'on m'a eu dit que je devais l'être, que j'étais une ingrate si je ne l'étais pas).

J'ai eu énormément de mal à m'endormir hier soir. Pareil quand j'ai lu, plus tôt cette année, l'histoire d'une fillette enterrée vivante pas son père. Et je déteste que ça me touche autant.



PS depuis cette affaire, les plaintes pour viol ont augmenté de 35%, ce qui est génial. Mais combien de milliers d'autres cas ne seront jamais reportés? Combien de femmes ne diront jamais rien, car que faire dans un pays où la police est en partie corrompue, où les politiciens sont en partie corrompus (certains même, coupables de viol), que faire dans un pays profondément ancré dans la religion, les coutumes ancestrales, et où la femme n'est qu'un objet?

Et je n'imagine même pas au niveau mondial, le nombre de viols qui resteront impunis car les femmes n'osent pas porter plainte, par peur, par honte, alors qu'elles sont victimes. Mais comment oser aller à un poste de police quand les questions qu'on vous pose sont "Vous aviez bu? Que portiez-vous? Avez-vous flirté avec lui?"

dimanche 27 septembre 2015

Les plaisirs solitaires (interdit aux moins de 18 ans et aux prudes)

J’ai découvert la masturbation vers l’âge de 9 ans, je pense. Certains diront que c’est tôt, d’autre non. J’ignore s’il existe une norme quant à l’âge convenable. J’ai toujours été une fille éveillée et avide d’apprendre. Je n’ai pas souvenir que ma mère nous ait parlé de cette pratique. Elle nous a bien sûr parlé de la sexualité en général, mais pas de la masturbation.

Je ne me souviens pas comment ça a commencé, comme pour la plupart, je pense. Si enfant puis ado, je m’adonnais avec plaisir à la masturbation, je n’y ai recours que pour des raisons « pratiques », depuis plusieurs années : manque de sexe ou insomnie.

Enfant et ado, j’avais une imagination débordante, et ne me lassais pas de découvrir mon propre corps, d’essayer plein de choses pour analyser comment je réagissais à tel ou tel stimulus. Cette exploration de moi s’est atténuée avec les années, probablement parce que je me connais bien et que la masturbation pour moi est un moyen d’arriver très rapidement à l’orgasme.

Bien sûr, il est arrivé qu’avec quelques-unes de mes exs, nous l’incluions dans notre vie sexuelle, car il faut être honnête, c’est foutrement bandant (oui, je suis vulgaire ce soir, mais j’avais envie).
Donc, depuis quelques années, mes séances de plaisir solitaires sont très courtes et vont à l’essentiel. Je n’utilise pas d’objet, je n’utilise pas mes doigts. Mais comment fait-elle, vous demanderez-vous ! Hé bien, depuis bien des années maintenant, mon duvet est mon donneur d’orgasme. Il suffit que je me positionne de la bonne manière, que je me frotte contre lui avec la bonne intensité, et je suis vite à l’apogée, avant de m’endormir, appaisée.

Ce soir, j’ai pris le temps, ce soir, j’ai utilisé des accessoires. Pourquoi ? Parce que ce soir, j’avais envie de me faire plaisir, je n’avais pas envie que ce soit juste utilitaire. J’y ai pensé cet après-midi, ma libido est terriblement descendue ces 2-3 dernières semaines, et pour moi, c’est une première, le sexe étant une importante part de ma vie. Et quelque chose m’a frappée. Le dernier orgasme de la mort, celui qui vous laisse pantelante, celui qui vous empêche de bouger, celui où même un effleurement sur la cuisse vous fait crier, celui qui vous laisse déshydratée, et bien, je n’en ai plus eu depuis Ca. Elle et moi étions super compatible sexuellement. Et c’était souvent l’extase avec elle.
Evidemment, depuis que nous nous sommes séparées en octobre 2009, j’ai eu des amantes, et j’ai eu de très bons orgasmes, mais jamais plus d’une telle intensité, même si elle a été frôlée parfois. Le manque de pratique de mon amante, ou mon état d’esprit, ou mes sentiments pour elle, ou son manque d’écoute de mon corps, ou sa course à la performance, ou mon manque de confiance en mon amante ont fait que je ne suis plus jamais arrivée à cette explosion qui vous fait tourner la tête.
Ce soir, j’ai décidé que j’utiliserai un gode et petit vibro. Ce soir, j’ai eu envie de me réapproprier mon corps, plus que je ne l’avais déjà fait depuis février (je dois laisser ça à Fl, grâce à elle je dors maintenant nue, et me réconcilie peu à peu avec mon corps, merci à elle).

Je me suis couchée, je me suis caressée le corps, réappris ce qui me faisait réagir, puis, une fois suffisamment humide, j’ai poussé le gode à l’entrée de mon vagin, qui s’est ouvert naturellement comme s’il accueillait un compagnon perdu de vue depuis trop longtemps. J’ai enclenché mon vibro sur une petite vitesse et l’ai posé contre mon clitoris, qui a frémi, plus habitué à ce genre de sensation. Les mouvements de va et vient de mon gode additionnés à la vibration que j’augmentais m’ont fait décoller. Et j’ai trouvé ça tellement bon, et ça m’avait manqué.


Ce soir, j’ai pris mon temps, je me suis occupée de moi comme je me suis occupée d’autres filles ces six dernières années, comme j’aurais voulu que certaines s’occupent de moi ces six dernières années. Et ce soir, je me sens bien, comme je ne me suis pas sentie bien depuis longtemps. Et je pense que ça n’a rien à voir avec ma séance de plaisir solitaire, je pense que ça a déclenché en moi un genre de déclic qui me dit que je dois nettement plus écouter mes désirs et agir selon eux. 

lundi 14 septembre 2015

Pensée de fin de week-end

Il y a des fois, tu passes un super week-end, tu vois des amis, tu es fière de certaines décisions que tu as prises durant ces deux jours, décisions que tu n’aurais pas prises il y a quelques mois. Tu as osé t’affirmer, tu as passé du temps à travailler pour ton avenir, tu as fait des recherches, tu as fait preuve de motivation car tu veux t’en sortir. Tu as certes appris quelque chose qui t’a fait foutrement mal, mais tu as géré, car finalement, ce n’est pas tes sentiments qui ont en pris un coup, mais ton ego, car tu te rends compte, à la lumière des derniers événements que tu n’es plus amoureuse, que tu ne peux plus l’être, car ça t’épuise, et que c'était une utopie. Mais tu gardes la tête haute, parce qu’en fait, elle n’en vaut plus la peine, et tu ne veux pas lui laisser cette victoire. Evidemment, c’est ta fierté qui parle. Alors oui, dans le passé, tu as mal réagis, tu as déçu par ton comportement, mais tu es curieuse quand même de savoir si d’autres n’auraient pas eu les mêmes réactions que toi. On te reproche beaucoup de choses, et on oublie les bons moments passés ensemble. C’est dommage, mais si elle a décidé de se souvenir que de ça, tu n’y peux rien. Un jour peut-être, elle se rendra compte que tu étais là pour elle, quand elle en avait besoin, que vous avez souvent rigolé, que vous avez passé de supers soirées, que vous avez passé des moments tendres, des moment plein d'émotions. Oui, elle n’a jamais rien demandé, excepté une fois. En femme forte et indépendante, elle met parfois un peu trop de fierté dans le fait de ne pas demander d’aide, mais c’est sa personnalité, et il faut parfois voir plus loin que ses mots.

Un jour, elle te pose une question, et pour une fois, comme souvent elle te l’a demandé, tu lui réponds franchement. Sans rien édulcorer, comme elle le fait avec toi, et c’est con, mais elle n’apprécie pas ta réponse, ça la fâche, ça la vexe, ça la met en colère, mais tu l’ignores, car elle ne te répondra rien si ce n’est un bonne nuit. Ah ben oui, la franchise, ça fait mal parfois. Oui, pour toi, elle a fait partie de la catégorie des femmes « qui ne savent pas ce qu’elles veulent » et « qui sont encore amoureuses de leur ex ». Il est évident que tu as aussi tes torts, mais quand on te dit depuis le début « je ne suis pas amoureuse de toi », et qu’ensuite, tu apprends qu’elle aime encore en tout cas une de ses ex, au bout d’un moment, tu arrêtes d’essayer, même si tu n’arrives pas à te détacher. Tu continues de lui faire l’amour, car tu as envie d’elle, tu continues de la désirer, mais tu es frustrée, car elle ne te touche pas, ou que très rarement. Elle te prend dans ses bras après son orgasme, et tu aimes ce moment de tendresse, mais tu voudrais plus que ça, et tu sais que tu ne l’auras jamais, alors tu te résignes, tu la prends dans tes bras, et tu t’endors ainsi, et ça te suffit.


Le week-end arrive gentiment à sa fin, tu t’apprêtes à aller dormir, mais comme tous les soirs, tu as tes rituels, tu fais un tour sur tes jeux, et un dernier tour sur Facebook avant d’éteindre et de te laisser aller dans les bras de Morphée. Et tu te rends compte que tu as fait une grave erreur, car sur ces putains de réseaux sociaux, tu  tombes parfois sur des phrases, des statuts que tu ne voulais pas voir, mais c’est trop tard, et tu as cette énorme boule au ventre, tu sens la colère monter. Cette colère que tu censures, que tu enfermes en toi, depuis Ma, car depuis elle, tu n’as plus jamais osé te laisser aller, et à force de te censurer, tu en es devenue chiante, ennuyeuse. Mais ce soir, tu as envie de gueuler, tu as envie de taper dans des trucs, mais rien chez toi ne fait l’affaire. Alors tu ravales cette colère, et tu ravales aussi ce sentiment de fierté que tu as eu pendant presque deux jours, tout ça à cause d’un stupide statut. Alors tu te déconnectes, tu l’enlèves de tes amis, et tu commences à oublier. Un jour tu partiras, et ce jour, tu revivras enfin.

lundi 31 août 2015

Premier amour

En 1996, je suis tombée follement amoureuse. Nous passions beaucoup de nos week-ends ensemble, elle avait un copain depuis plusieurs années, et moi, je suis tombée sous son charme. Nous étions très proches, pas deux meilleures amies, mais plus que ça. Elle flirtait clairement avec moi, et vice-versa. En plus de notre entente, il y avait quelque chose de physique qui nous attirait. Je me souviens avoir été au cinéma avec elle. Plus de 2 heures, assises dans le noir, côte à côte. Et durant tout le film, elle m’a caressé l’intérieur du bras. Quand les lumières se sont rallumées, je n’ai pas su quoi faire, elle non plus. Je crois que c’est là que je me suis rendue compte à quel point elle était importante pour moi.
Quelques temps plus tard, je lui ai dit que j’étais amoureuse d’elle. Sur le moment, elle a été surprise. Nous étions dans un café, et comme souvent, nos mains se touchaient. Au moment où je lui ai fait part de mes sentiments, sachant qu’elle ne s’y attendait pas forcement, j’ai retiré mes mains, qu’elle a rattrapées très rapidement, en me souriant gentiment. J’ai cru un instant qu’elle et moi, ce serait possible, malgré nos 15 ans. C’était sans compter le fait qu’elle a trouvé dieu auprès des évangéliques. Je suppose qu’elle a eu droit à un lavage de cerveau fait dans les règles de l’art. En quelques semaines, elle est devenue une étrangère. Ou je suis devenue une étrangère, un vice, une maladie, une envoyée du diable qu’elle ne devait surtout pas côtoyer. Je la croisais dans les couloirs du gymnase, et elle ne m’adressait pas la parole, ne me regardait pas. C’est étrange, je n’ai aucun souvenir de comment j’ai réagis à ce rejet. J’ai sûrement été vexée, blessée, fâchée, mais je ne parviens pas à me rappeler.
J’ai quitté le gymnase et j’ai déménagé, pourtant, je ne l’ai pas complètement oubliée. Après tout, elle a été la première femme que j’ai aimée. Chaque année, pathétiquement, je lui envoyais une carte postale pour son anniversaire. Je me souviens toujours de la date d’ailleurs, malgré toutes les années qui ont passé. Chaque année, j’avais l’espoir qu’elle répondrait à ma carte. Et chaque année, je ne recevais rien. Jusqu’à ce que… En mars 2003, en rentrant du travail, un message m’attendait sur mon natel. Un sms, de sa part, me demandant des nouvelles, me remerciant pour mes cartes. On a discuté ensemble par sms interposés pendant quelques temps, puis nous nous sommes envoyés des mails. Elle m’a parlé un peu d’elle, du fait qu’elle était fiancée. Tout comme moi, elle était en dernière année d’apprentissage, à quelques mois des examens finaux, et nous nous sommes encouragées mutuellement. A l’époque, j’étais en couple avec ma toute première copine, et mes sentiments s’étant estompés, je considérais sérieusement à la quitter. J’en avais parlé à Ma qui m’avais dit de l’appeler le jour où je le ferai, car ce n’était pas un moment des plus joyeux. A force de parler par mail, nous avons décidé de nous revoir. 7 ans s’étaient écoulés depuis qu’elle avait décidé de me rayer de sa vie. 7 ans durant lesquels j’ai pensé à elle, de manière aléatoire, par forcément amoureusement.
Je me souviens de l’endroit où je l’ai revue : aux abords de l’école professionnelle. Nous nous étions mal comprises et nous n’étions pas sur la même route. Puis je l’ai vue, au passage piéton. Et un sourire énorme s’est dessiné sur mes lèvres, sans que je puisse m’en empêcher. Elle m’a dit, par la suite, que jamais auparavant, quelqu’un n’avait été aussi content de la voir. Je lui ai fait la bise, et j’ai senti son odeur. Durant toutes ces années, son odeur n’avait pas changé. Nous nous sommes vues plusieurs fois, parlant de tout et de rien. Elle m’avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait pas savoir ce qu’il se passait dans ma chambre à coucher, étant toujours opposée à l’homosexualité. Un soir où nous nous étions vues, elle m’a demandé si elle pouvait prier pour moi, pour me remettre dans le droit chemin.


Et un jour, elle a commencé à me poser des questions sur ce que deux femmes pouvaient faire ensemble dans un lit. N’étant pas du tout une experte car n’ayant eu qu’une copine, j’ai répondu du mieux que j’ai pu, sans aller dans trop de détails. A force, et plus pour plaisanter qu’autre chose, je lui ai dit qu’elle devrait plutôt essayer au lieu de poser des questions auxquelles je ne pouvais pas répondre. Et c’est à ce moment-là qu’elle m’a demandé, avec un sourire, s’il m’était arrivé de repenser à elle comme à l’époque. Oui. Oui, je l’aimais encore. Elle me faisait vibrer. J’ai répondu à sa question. Et une semaine après, nous avons passé la nuit ensemble. Cette nuit-là a été le début d’un amour intense, douloureux, merveilleux, destructeur. Mais la douleur et la violence de cette amour, j’en parlerai un autre jour.

mercredi 12 août 2015

Envie du soir

Parfois, quand je marche à ses côtés, j'ai envie de lui prendre la main. Parfois, quand je la vois, j'ai envie de la prendre dans mes bras et de la respirer. Parfois, quand je la vois dormir, je souris de voir son visage enfin détendu, et j'ai envie de lui déposer un baiser sur le front. Parfois, quand je regarde ses yeux, j'y disparais, sans aucune envie de revenir à la réalité. Parfois, elle est là et pourtant, elle me manque et j'ai envie de lui dire, de lui crier "je t'aime, aime-moi, même un tout petit peu".

Mais l'envie de ce soir n'est que ça, une envie, un fantasme, une illusion.

mardi 4 août 2015

Qui ne dit mot consent? Non!

La nuit dernière, je me suis retournée dans mon lit durant plus de deux heures. Je n'arrivais pas à dormir. Je réfléchissais trop. 

Je pensais à ce que j'aurais pu dire et faire samedi soir. Ce que j'aurais dû dire et faire. A-t-elle raison? Aurais-je dû encore plus la défendre puisque c'est mon ex amante et mon amie, que j'ai encore des sentiments pour elle?

Avec le recul, et dès notre arrivée chez elle, j'avais de superbes phrases à dire à ces gars: "Non, en fait, c'est moi que tu as voulu baiser, mais tu n'es pas arrivé à bander et tu avais une toute petite bite". Histoire de l'humilier devant ses potes. Et si j'y avait pensé sur le coup, que se serait-il passé? Ses potes auraient-ils rigolé de lui et nous auraient-ils lâché la grappe? En seraient-ils venus plus violents, tant verbalement que physiquement?

Je dois dire que j'ai déjà eu défendu mes amies contre ce genre de harcèlement de rue, mais c'est la première fois que j'entendais de tels propos. Jusque là, je n'avais entendu que des "hey, viens boire un verre", "hey ma jolie, viens on va danser". Certes, tout aussi pénibles et inappropriés, mais d'une violence verbale tout autre.

Je ne me cherche pas d'excuse, je n'en ai pas. J'ignore pourquoi je n'ai pas réagis. J'étais malade, émétophobe, je luttais contre les nausées, mais ce n'est pas une excuse. Tiens, j'aurais pu lui vomir sur les pieds... Non, ce n'est pas drôle. Je n'ai pas réagi, j'ai déçu une amie qui n'a pas compris mon comportement, qui s'est sentie encore plus en danger parce que je n'ai rien fait. Je n'ai aucune excuse. D'autant plus que quand ça m'arrive lors de mes soirées à bosser dans des bars, je sais exactement quoi dire pour que le mec se la ferme. 

Cependant, mon silence et mon manque de réaction lors de cet évènement ne signifie absolument pas que je cautionne le comportement de ces trois connards.