vendredi 14 juillet 2017

Quand le cancer frappe

Ma famille est assez restreinte, la plupart de ses membres est déjà partie, depuis bien des années.

Mes parents sont vieux, ils nous ont eus tard, entre les recherches pour comprendre pourquoi ma mère ne tombait pas enceinte, puis les démarches pour les adoptions, ça a pris des années. Pour l'époque donc, mes parents sont vieux.

Alors forcément, je n'ai pas connu mes arrières-grands-parents, du moins, pas la totalité d'entre eux. J'ai perdu mes grands-mères il y a plus de dix ans. Je n'ai connu qu'un grand-père.

Et fin mai, j'ai perdu ma tante et marraine. Je n'étais pas proche d'elle, surtout ces dernières années où l'alcoolisme la faisait devenir méchante et aigrie, mais c'était ma tante, je m'entendais bien avec elle, j'ai de bons souvenirs avec elle et nous partagions l'amour de la lecture.

Elle est partie en trois mois, c'est rapide, c'est mieux ainsi. Pas d'acharnement, pas de douleurs inutiles. Pourtant, elle a voulu se battre, mais c'était trop tard, le mal était trop bien installé.

Rétrospectivement, ça devait faire en tout cas quatre ans qu'elle était malade, mais malgré son teint gris (ou jaune, selon les jours), sa constante perte de poids, elle refusait d'aller consulter. On ne peut s'empêcher de se demander si ça aurait changé quelque chose, si elle était allée voir le médecin plus tôt, ou si le dénouement aurait été le même, avec plus de souffrance, de déchéance.

C'était les poumons, et le foie. C'est triste, car elle n'avait que soixante-six ans, c'est épouvantablement jeune, à notre époque. Elle et mon oncle avaient vendu leur commerce à peine une année avant... Elle n'aura pas pu profiter de sa retraite.

Nous avons appris pour son état en février, ça nous a tous foutu un coup, mais ce n'était pas une surprise. Elle fumait pas loin de deux paquets par jour, et depuis ses 20 ans... Et ces quinze dernières années, le pastis, le porto coulaient à flot dès 10h00. 

Ce n'était pas une surprise mais ça fait quand même mal. Et je ne peux m'empêcher de penser à ma mère, malgré nos différends, elle reste ma mère. Et si on met de côté ses problèmes de santé, qui ne sont pas des moindres, elle a un bagage génétique épouvantable. Ses deux parents sont morts du cancer, sa sœur aussi. 

Et nous avons appris, il y a peu, que le frère de mon beau-père est aussi touché, au niveau du pancréas. Il a 53 ans... Il se bat pour le moment, et a l'air de supporter. Mais là aussi, son bagage génétique joue contre lui, Et je pense alors à mon beau-père, qui ne montre rien de son chagrin, de sa douleur, et qui est génétiquement prédisposé.

Et égoïstement, je me dis que je suis contente de ne pas partager leurs sangs.

2 commentaires:

  1. Ca doit être incroyablement injuste de tomber malade, parce que quelque part de ton corps un bout de code génétique, une séquence de rient du tout, merdouille.

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  2. Oui, mais en même temps, vu les addictions qu'elle avait, ça n'a pas été une surprise, que ses poumons lâchent

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