Je crois que les mois d’hiver ne me sont pas favorables,
d’un point de vue romantique.
Il y a 3 ans, en janvier, j’ai rencontré par hasard une
jeune femme, hétéro, par le biais d’une association caritative. Nous avons
découvert que nous étions voisines, nous habitions la même rue. A la fin de la
manifestation, j’avais pris ses affaires en voiture, pour lui éviter de tout
porter. Quelques jours plus tard, je lui demandais de venir les chercher car ça
encombrait mon corridor. Nous avons passé une soirée à discuter, puis une
autre, puis un film chez moi, et nous avons passé la nuit à nous embrasser.
Nous sommes sorties ensemble, que deux mois.
Elle avait 9 ans de moins que moi, mais ce n’était pas le problème. La
première fois que nous nous sommes trouvées nues dans mon lit, après m’avoir
embrassé, elle m’a dit « mais tu es une femme ». Ah oui, aux
dernières nouvelles, j’étais bien une femme, et je le suis toujours. Mais elle
le savait, je ne ressemble en rien à un homme, j’ai
les traits fins, la voix pas très aiguë mais franchement pas grave. et on voit clairement que j'ai des seins. Le fait que
j’étais une femme lui posait problème, du moins, les 3 premières semaines.
Ensuite, ma douceur et ma gentillesse lui ont posé problème, elle a commencé à
me dire qu’elle était nocive, qu’elle ne me méritait pas, et tout un tas
d’autres conneries, pour finalement me dire qu’elle ne voulait plus me voir,
sans qu’elle m’explique pourquoi, si ce n’est que je n’étais trop présente,
qu’on se voyait trop. Mon ego en a pris un coup, comme chaque fois qu’on se
fait quitter. Une chance que je n’avais que de l’affection pour elle et que je
n’étais pas amoureuse, même si au départ, c’est tout aussi douloureux. Donc en
février, elle me quittait, et je ne l’ai plus jamais revue. Je pense qu’elle a pris
bien soin d’éviter de me croiser et je crois même qu’elle a déménagé.
L’année suivante, en février, je proposais à une fille
connue par le biais d’une annonce, de venir passer la nuit chez moi, après
avoir vu son statut Facebook qui disait qu’elle n’avait plus de chauffage pour
le week-end. Elle a accepté et a passé la nuit chez moi. Cette jeune femme
étant très entreprenante (ce qui n’était pas pour me déplaire), nous avons fait
l’amour cette nuit-là. C’était une mère de famille de mon âge, qui s’était séparée
de son mari car elle était lesbienne. Elle avait déjà couché avec d’autres
femmes mais elle n’avait jamais eu de relation suivie, j’étais la première.
J’ai rencontré ses deux jeunes fils, avec qui je me suis très bien entendue, et
j’ai passé beaucoup de temps chez elle, n’ayant toujours pas de boulot. Très
vite, elle m’a dit m’aimer, je trouvais ça mignon, j’avais beaucoup de
tendresse et d’affection pour elle, mais je n’étais pas amoureuse. Alors
qu’elle était partie pour les vacances de Pâques retrouver sa meilleure amie en
France, j’ai reçu un message Facebook de sa part, dans lequel elle me disait ne
pas être prête pour une relation, qu’elle était amoureuse de sa meilleure amie,
et qu’on se voyait trop. Se faire quitter par Facebook, alors qu’elle et moi
avions toutes deux 32 ans, j’avoue que je n’ai pas aimé.
Il semblerait que le « on se voit trop » est une
constante avec moi. Oui, je suis un pot de colle quand j’apprécie quelqu’un, et
n’ayant pas de boulot, j’ai beaucoup de temps libre. Quand j’apprécie
quelqu’une, que je suis bien avec elle, j’ai envie de la voir souvent,
longtemps, tant qu’on peut, car il y a toujours ensuite la reprise des études,
du boulot, du théâtre, de la gym, etc. Les débuts sont normalement géniaux et
magiques. Curieusement, pas avec moi. Une chance que je vois mon psy mardi, je
pourrai lui en parler.
Je vous ai parlé de F., la fille merveilleuse dont je suis
tombée amoureuse. Je trouve qu’elle est merveilleuse, parce qu’elle me
correspond : elle est intelligente, cultivée, a un humour noir et cynique
qui est très semblable au mien, elle est jolie. Elle m’a donc quitté jeudi
soir. Et oui, ça fait mal, l’ego, les sentiments. Je m’en remettrai, comme
toutes les autres fois.
Comme beaucoup de personnes avec un smartphone, je joue à
Duel Quiz, et elle aussi. Vendredi, elle m’a dit ne plus vouloir jouer contre
moi, pour qu’il y ait bien une coupure entre elle et moi. Je respecte,
j’accepte. Hier après-midi, je reçois une invitation de sa part, à ce même jeu.
Je lui demande si c’est normal, elle me dit que « Pourquoi ce serait
anormal ? Je ne suis pas fâchée. Pour l’instant, je trouve que c’est un
compromis sympa mais tu peux refuser, je comprendrais ». Evidemment que je
n’ai pas refusé, bien trop heureuse d’avoir encore un contact avec elle, même
si c’est à travers un jeu. Plus tard dans la soirée, elle m’envoie un mail,
pour me dire ça : « Coucou,
Juste pour te dire que j’ai bien reçu et lu et qu’il
me faut juste un peu de temps pour réfléchir à ma réponse et avoir le temps de
l’écrire, je suis un peu débordée. Mais je voulais quand même accuser réception
pour ne pas que tu t’inquiètes.Prends soin de toi »
J’ai trouvé ça super chou, probablement que mon mail a
dû la toucher, d’une manière ou d’une autre.
Et aujourd’hui, je reçois un message privé sur
Facebook, de sa part, avec un lien et elle qui me dit « J'ai eu une
pensée pour toi en voyant ceci, ça m'a fait rire ». C’était un lien sur le film 50 Shades of Grey.
Effectivement, ça m’a fait bien rire, et je lui réponds par smileys, histoire
de ne pas l’effrayer. Puis je m’aventure un peu plus, et lui dit que je l’ai
chopé sur le net, mais que je n’ai pas encore osé le regarder, de peur de
m’endormir. Elle me dit qu’elle le regardera aussi, mais ne sait pas quand. Et
là, j’ai fait la bêtise ultime, je lui ai dit : « Si tu es d'accord, je la garde au chaud et
on se fera une soirée pop corn bière et 50 shades ». J’ai su, au
moment de l’envoyer, que j’avais fait une bourde. Son « Euh » comme
réponse m’a bien confirmé la chose. J’ai essayé de me rattraper comme j’ai
pu : « Oui alors évidement,
dans quelques mois
T'inquiète.
Ou pas. Comme tu le sentiras.
Excuse-moi, je m'emporte pour un rien. Je ne voulais pas
te faire flipper.
Toutes mes excuses, je suis vraiment nouille.
Tu sais comme je peux dire des choses avant de réfléchir.
J'espère que cette faute ne t'empêchera pas de continuer à jouer à duel quiz
contre moi ni à m'écrire de temps en temps si un truc te fait rire, te révolte
ou autre. J'avais proposé la soirée ciné dans un esprit purement amical, sans
penser à tes besoins (une fois encore, vraiment navrée). Bonne fin de journée,
bon courage si tu bosses. »
Je pense que plus
j’essayais de me rattraper, plus ça m’enfonçait, mais évidemment, ce n’est
qu’une fois que tout est envoyé que je me rends compte de ma connerie.
Forcément, ça va la faire fuir. Je ne suis même pas sûre que je veuille la
récupérer, pas tout de suite en tout cas, elle a trop de choses à régler, mais
j’aime l’avoir dans ma vie, c’est une femme très intéressante. Sa réponse n’a
pas tardé : « Je n'aurais pas
dû t'écrire. Tu dis des choses sans réfléchir mais cela démontre justement ce
que tu penses lorsque tu es spontanée. Je répondrai à ton mail mais pour
l'instant je fais de la clinique. D'ici-là, ce serait mieux que tu arrêtes de
m'écrire, je pense. Bonne fin de journée à toi ».
Elle a fait quelque
chose de spontané en m’écrivant et elle a pris peur. J’ai fait quelque chose de
spontané en lui proposant cette soirée ciné, en tout amitié, et elle a pris
peur. C’était cet après-midi à 17h10. Tout à l’heure, vers les 21h45, je vois
qu’elle a joué à Duel Quiz, et je me dis que c’est super, qu’elle ne va pas
arrêter ce jeu. Que nenni, j’avais tort, car après avoir terminé la partie et
envoyé une invitation pour le match retour auquel elle n’a pas répondu, je me
suis dit qu’elle n’avait joué que pour éviter d’abandonner la partie en cours,
ce qui lui aurait fait perdre des points. Qu’est-ce que je peux être bête
parfois.
Dans l’histoire, ce que
je retiens, c’est que je m’attache vite, je suis trop présente et les personnes
se sentent étouffées. Mais surtout, aucune n’avait l’esprit en cohésion avec
leur cœur. Les deux étaient en lutte constante, et malheureusement pour moi,
c’est l’esprit qui l’a emporté à chaque fois. Si pour la jeune de 9 ans de
moins que moi et la mère de famille, je m’en fous, ce n’est pas le cas de F. Je
l’aime vraiment, je ne m’y attendais pas, mais c’est arrivé. Et ça me fait
chier (oui, je suis vulgaire) qu’elle préfère se protéger plutôt que de vivre le moment présent et de l’apprécier.
Oui, elle en a bavé avec ses exs, tout comme moi, et tout comme la majorité des
habitants de cette planète. Mais à force de se protéger, par peur de souffrir,
on ne vit plus. Tellement de fois, elle m’a dit être bien avec moi, mais
tellement de fois aussi, elle m’a dit ne pas avoir de sentiments (amoureux)
pour moi. Mais curieusement (ou pas), elle ne m’a jamais dit les deux choses le
même jour, ou au même moment…
Je dois lui rendre un
livre qu’elle m’a prêté, mais je vais attendre la livraison de son écharpe. La
semaine du 14 février, je lui ai commandé une écharpe de Gryffondor (elle est
fan d’Harry Potter), mais le magasin était en rupture de stock et je ne l’ai su
qu’une semaine plus tard. Je vais la laisser tranquille jusqu’à ce que je
reçoive l’écharpe, puis lui enverrai le tout, sûrement avec une lettre
manuscrite (c’est quand même plus personnel). Je verrai bien sa réaction, s’il
y en a une.
Ahhhh, les histoires de
cœur… Si tout pouvait être simple… Mais est-ce qu’on les apprécierait autant si
elles étaient vraiment simples ? Pas certaine.
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