En octobre 1996, au gymnase, nous avions eu une rédaction à faire. Le début du texte était le même pour tous les élèves, à nous ensuite de faire travailler notre imagination.
Comme vous pourrez le remarquer, mon penchant pour les contes de fées a joué un grand rôle.
L’INCROYABLE
BIJOU
Il était
une fois un homme nommé Yacoub. Il vivait pauvre mais sans souci, heureux de
rien, libre comme un saltimbanque, et rêvant sans cesse plus haut que son
front. En vérité, il était amoureux du monde. Or, le monde alentour lui
paraissait morne, brutal, sec de coeur, sombre d'âme. Il en souffrait.
Il n’avait jamais vraiment su pourquoi
Dieu l’avait fait vivre, mais il était persuadé que sa présence sur Terre avait
un rapport avec la cruauté et la perfidie des habitants de la planète. Il se
sentait capable de changer l’esprit des gens de son pays. Car, de tout le
continent, Fathepur Sihkri était réputé pour être le repère des malfrats, des
criminels et des pires individus de la race humaine. Et le roi, malgré sa
puissance, ne pouvait rien tenter contre eux.
Mais le pauvre Yacoub se demandait
comment, lui, simple nomade, pourrait avoir de l’influence sur quiconque.
Cependant, un événement le troubla.
Une nuit, alors qu’il s’apprêtait à se coucher, il regarda le ciel et vit une
étoile devenir énorme. Il s’aperçut alors qu’elle s’approchait de lui. Ebloui
par la lumière qui émanait de l’astre, il ferma les yeux, et lorsqu’il les
rouvrit, il découvrit juste devant lui la plus belle créature qu’il n’ait jamais
rencontré. C’était une femme, et sa peau était si blanche et si lisse qu’on
aurait dit de la porcelaine. Une aura d’énergie l’entourait et la rendait
encore plus majestueuse.
- Yacoub, commença-t-elle, tu as été
choisi pour retrouver le Grand Diamant pur.
Remarquant qu’il ne comprenait rien,
elle lui expliqua que cette pierre renfermait la gentillesse, la générosité, la
gaieté et l’amour que les hommes avaient oubliés depuis bien des années. Sa
mission consistait à déverser ces sentiments
au-dessus du puits magique et de souhaiter que la paix soit l’unique
devise de Fathepur Sihkri.
Quand l’aube arriva, le brave
aventurier était déjà à la recherche du bijou. Et grâce aux indications de la
fée, il le trouva sans peine au bout de deux jours de marche à travers le
désert.
Il revint alors au pays avec pour seul
bagage le précieux objet. Mais même caché dans ses vêtements, le diamant
émettait une telle lumière qu’il attira bientôt une troupe de voleurs. Ils
s’emparèrent de Yacoub et l’emmenèrent dans leur cachette. Le pauvre homme
savait bien que ses jours allaient prendre fin mais il ne craignait pas la mort
car il croyait en la bonté de Dieu. Et lorsque les bandits voulurent le tuer
afin de prendre possession de son trésor, ils furent repoussés par une force
invisible. Il sut alors que tant qu’il garderait la foi, l’énergie de la pierre
précieuse le protégerait.
Alors, sans peur, il repartit sur la
piste du puits magique. Il le découvrit enfin au milieu du cratère d’un volcan
éteint. De là, on dominait presque tout le royaume.
Debout devant le puits, les bras
tendus au-dessus de sa tête, et tenant entre ses mains le joyau, il le brisa en
deux tout en prononçant les incantations.
Soudain le ciel s’assombrit, des
éclairs illuminèrent la nuit, et l’un de ceux-ci toucha de plein fouet le
diamant qui devint un tas de poussière. Le vent se leva et souffla, répandant
ainsi la poudre sur des kilomètres. Et les nuages noirs disparurent aussi vite
qu’ils étaient venus.
Lorsqu’il rentra chez lui, Yacoub fut
acclamé et amené devant le roi. ce dernier lui donna la main de sa fille, Pinky
Pragasham, la plus belle femme de tout le continent. Yacoub, étonné, refusa
l’offre du souverain en lui expliquant qu’il n’avait rien fait pour mériter
cela.
- Mon brave Yacoub, lui répondit le
monarque, la fée blanche, que tu as déjà rencontrée, m’a tout raconté. Ton
geste, ta bravoure, ton audace. Regarde comme mon peuple est devenu bon et
généreux grâce à toi. Je te fais mon gendre, et donne-moi une descendance aussi
forte et robuste que toi.
Ravi, le héros épousa la princesse,
ils vécurent longtemps et heureux. Et le père de la jeune fille put gâter ses
enfants et ses petits-enfants jusqu’à la fin de ses jours.
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